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En sciences de la planète et de l'univers, une part importante des recherches repose sur des observations. Au triptyque « hypothèse-expérimentation-modèle interprétatif » s'ajoute un exercice de longue patience consistant à mesurer dans le temps les paramètres qui décrivent un milieu naturel - galaxie, volcan, atmosphère ou mer. La plupart de ces séries temporelles s'inscrivent dans un maillage mondial et s'appuient sur des collaborations internationales et des protocoles partagés. Par exemple, « observer » la Méditerranée occidentale, c'est choisir un site représentatif, y déployer un câble ancré en profondeur sur lequel sont fixés des capteurs de température, salinité, oxygène, vitesse de courant... En surface, une bouée météo est installée, dans l'espace des satellites fournissent leurs données. Des visites mensuelles du site permettent de réaliser des prélèvements et mesures complémentaires. L'ensemble est intégré à un réseau d'autres sites similaires dans le monde.
Observons l'air et la mer depuis la plage, un jour d'été : sans le travail des femmes et des hommes qui « observent », pourrions-nous savoir que l'atmosphère se charge en gaz carbonique, que la température de l'eau est anormalement élevée ou qu'une espèce vivante décline ? Ces auscultations régulières accumulent des points qui tracent des courbes, base solide permettant à la communauté scientifique d'alerter sur le réchauffement climatique ou sur la dégradation des eaux arctiques, de plus en plus acides, chaudes et impropres à la vie de certaines espèces. Ces courbes sont des objets scientifiques, des faits avérés, elles ne sont pas politiques.
Et pourtant... Nous faisons face à une régression sans précédent de la prise en compte de ces informations, dans le mépris total du travail minutieux et contraignant des chercheurs. Les données sont ignorées, quand elles ne sont pas bafouées par des personnalités qui font des scientifiques des ennemis politiques, sous la pression des industries polluantes. Le désarroi des scientifiques est à la mesure de ce nihilisme. Les États-Unis vivent un « âge d'or de l'ignorance », ce que Robert Proctor nomme l'agnotologie. Avec l'interdiction de défendre des projets de recherche sur le climat, on entre dans un maccarthysme environnemental. Big Brother s'est installé à la Maison-Blanche, 600 personnes ont été licenciées à la NOAA, de nombreuses données ne seront plus collectées. Une catastrophe pour le suivi scientifique.
Le même virus nihiliste et climatosceptique a touché l'Argentine, la Russie, la Turquie. Les scientifiques sont devenus des bêtes noires, ennemis du « bon sens ». Si l'Europe et la France semblent épargnées, le vernis est déjà bien écaillé : affaiblissement du Pacte vert, attaques permanentes des lobbys industriels et agronomiques, bétonisation à tout-va, remise en question des ZAN et ZFE. D'un côté, l'ambition des grands sommets, les MOPGA et autres rassemblements sur le sauvetage de l'océan. De l'autre, la course au développement d'IA génératives, terriblement consommatrices d'énergie, ou la folie extractive jusqu'au fond des abysses. Au-delà de ces contradictions flagrantes, cette avidité frénétique conduit à un double affaiblissement critique : celui de la biodiversité, celui d'un pilier de la démocratie républicaine. La justice est déniée lorsqu'il s'agit de gagner vingt minutes entre Castres et Toulouse en détruisant 316 ha d'espaces naturels et 13 ha de forêts au mépris des avis scientifiques. Depuis le verdict du 27 février, suspendant le chantier de l'autoroute A69, on ne compte plus les propos des élus contre cette justice « écologiste de gauche ». Les juges dérangent, comme les chercheurs qui alertent sur la mise en danger de l'humanité ? Qu'à cela ne tienne, virons-les ! Antienne reprise par tous les partis populistes et qui agit comme un poison lent dans les veines des citoyens.
Alors oui, la communauté scientifique s'inquiète d'un monde où le fait est gommé par le commentaire pour devenir croyance. Revenons aux fondamentaux du métier, au dévouement de ceux qui vont sur le terrain par tous les temps, prélèvent et analysent les échantillons, traitent les flux de données de capteurs ou de satellites, voient l'inquiétante tendance des courbes se confirmer et le clament avec pour écho : vous y croyez, vous ? Alerte rouge. -
Dossier Deltas : un article sur les relations entre les humains et les deltas par la géographe Magali Reghezza-Zitt, un article sur le mode de
fonctionnement des deltas par la géographe Delphine Gramond, un
article sur les impacts du changement climatique dans les zones deltaïques par la géophysicienne Mélanie Becker, un entretien avec Gaël
Hemery sur le delta du Rhône, extraits littéraires illustrés, infographies,
conseils de lectures, de films, de musiques...
Hors dossier : correspondance, atlas, cartes anciennes, héros et héroïnes d'hier et aujourd'hui, entretien avec Christine Rollard sur les
araignées, portfolios de Mark Ruwedel, Taiyo Onorato et Nico Krebs,
aparté avec Stephen Rostain, histoire des légumineuses d'Afrique par
Éric Birlouez, portrait d'Henry David Thoreau par Valérie Chansigaud,
trésors photographiques, récit et poème illustrés, agenda culturel. -
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Dossier « DÉSERTS » : Une approche transversale par des articles au long cours : La longue marche des déserts (Gilles Ramstein) - Déserts : la grande traversée (Bruno Doucey) - Vent de crises sur le Sahara (Bruno Lecoquierre) - Des mirages à 360° (entretien avec Philippe Frey) - Extraits littéraires illustrés : Isabelle Eberhardt, Annemarie Schwarzenbach, Flora Tristan - Infographies : espèces en danger ; plus grands déserts du monde ; reliefs du désert, Chibam et ténébrion du désert - Conseils de lecture, de films, de musique...
Hors dossier : Atlas des comètes - Cartes géographiques anciennes - Héros et héroïnes d'hier et d'aujourd'hui - Entretien avec François Couplan (ethnobotaniste et écrivain) - Aparté avec Baptiste Morizot (philosophe) - Portfolios de Lee Friedlander et Thomas Ruff - Une histoire de l'anarchisme et de l'écologie (Valérie Chansigaud) - Une petite histoire du piment (Éric Birlouez) - Des planches naturalistes : Nids et oeufs des oiseaux de l'Ohio (Genevieve Jones et Eliza Shulze) - Trésors photographiques de George Shiras III - Portrait d'Alexander von Humboldt (Bertrand Guest) - Agenda culturel - Textes littéraires illustrés : correspondance de Savinien de Cyrano de Bergerac, poème de Jean-Joseph Rabearivelo et récit de Camille Flammarion...
Tirage offert : « Sialia sialis : Eastern bluebird (merlebleu de l'Est). Nid de brins d'herbe, de petits
morceaux de chaume et de tiges bâti dans des cavités, des arbres ou des souches », tiré de Nids et oeufs des oiseaux de l'Ohio (1879), par Genevieve E. Jones et Eliza J. Shulze.
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« L'eau source de vie » n'est pas seulement un slogan publicitaire, c'est une réalité indiscutable. Aucun être vivant sur Terre, animal, végétal ou microbien, ne peut survivre sans eau. La vie est apparue dans l'océan primitif, il y a trois milliards d'années, sous forme de micro-organismes unicellulaires qui se sont développés, diversifiés et complexifiés pendant plus de deux milliards d'années pour donner des être vivants pluricellulaires, nos lointains ancêtres. Il y a 400 millions d'années, la terre ferme a été colonisée par des êtres vivants qui ne se sont pas pour autant affranchis de l'eau. « L'eau n'est pas nécessaire à la vie, elle est la vie » (Antoine de Saint-Exupéry). Rappelons enfin que les milieux aquatiques et les zones humides en bon état stockent 30 % du carbone terrestre et atténuent les inondations, et qu'une partie du cycle vital de 40 % des espèces animales et végétales se déroule dans l'eau.
« L'eau source de mort » est une réalité aussi indiscutable : selon l'ONU, 1,1 milliard d'êtres humains n'ont pas accès à l'eau potable et 2,6 milliards vivent sans système d'assainissement adapté. L'eau contaminée tue 2,6 millions de personnes chaque année. Sa contamination microbiologique est à l'origine de la transmission de maladies potentiellement mortelles : diarrhée, dysenterie, choléra, fièvre typhoïde et poliomyélite. Un enfant meurt d'une maladie liée à la pollution de l'eau toutes les huit secondes, et selon l'OMS « la bonne qualité de l'eau de boisson fait davantage pour la santé publique que n'importe quel vaccin ou médicament ». En France, les ARS (Agences régionales de santé) rapportent qu'en 2021 12 millions de nos concitoyens, soit 20 % de la population nationale (43 % en Bretagne), ont bu une eau non conforme aux critères de qualité, essentiellement du fait de la présence de pesticides d'origine agricole.
En raison du progrès des connaissances et de l'évolution des techniques, on pouvait espérer que cette situation catastrophique s'améliore. Il n'en est rien. En 2000, 500 millions de personnes ne disposaient pas du minimum vital en eau ; en 2025, 2,5 milliards subiront cette pénurie.
La dégradation de la situation planétaire de l'eau est cependant à resituer dans un contexte plus large : nous vivons désormais dans l'anthropocène, une nouvelle ère dans laquelle ce sont les activités humaines, et non plus les forces dites « naturelles », qui guident les transformations majeures de l'environnement. Elles sont à l'origine du dérèglement climatique, de l'effondrement dramatique de la biodiversité, de la pollution généralisée, des prélèvements excessifs des ressources naturelles, de l'artificialisation du cycle de l'eau, etc., autant de changements globaux qui affectent gravement le fonctionnement de notre planète et la vie de ses habitants.
L'urgence à agir... Pour promouvoir une transition écologique et solidaire vers un développement durable et responsable, un changement de paradigme s'impose à nos sociétés. Il concerne d'abord notre mode d'agriculture chimique et intensive, qui a un impact négatif déterminant sur la qualité et la quantité de la ressource en eau.
Hélas, les pouvoirs publics n'ont pas le courage de mettre en place cette transition d'intérêt général et préfèrent criminaliser les écologistes qui attirent l'attention sur la gravité de ces dégradations. Traiter d'« éco-terroristes » des jeunes gens qui grimpent dans les arbres pour empêcher leur abattage est totalement irresponsable et ne repose sur aucune base juridique. Ces écologistes n'ont tué personne et ces propos, inacceptables en démocratie, sont une insulte aux victimes du vrai terrorisme. De même, l'expression « écologie punitive », employée à satiété par tous ceux qui souhaitent que rien ne change, est particulièrement insupportable. C'est l'absence d'écologie qui est punitive, notamment pour les plus précaires, exposés à une mauvaise alimentation et aux passoires thermiques.
En France, nous avons la chance d'avoir une loi, de 2006, qui définit l'eau comme « bien commun de la nation » et qui énumère les usages prioritaires de cette ressource naturelle. Il serait grand temps que nos dirigeants aient le courage d'accomplir leur mission, c'est-à-dire de faire appliquer la loi. -
Nouvelle édition actualisée d'un numéro épuisé avec un tirage 18 × 24 cm sur papier d'art 300 g offert
Dossier « LACS » Une approche transversale par des articles au long cours : Physiologie et pathologie des lacs (Gilles Boeuf) - Vivre autour des lacs (Magali Reghezza-Zitt) - Lac Tchad (Christian Seignobos) - Histoire des lacs-maars (Michel Meybeck) - Entretien avec Laurent Touchart - Extraits littéraires illustrés : Walter Scott, James Fenimore Cooper, Charles Darwin - Infographies : espèces en danger ; plus grands lacs du monde ; cités lacustres et flamants roses - Conseils de lecture, de films, de musique...
Hors dossier Atlas du Soleil - Cartes géographiques anciennes - Héros d'hier et d'aujourd'hui - Entretien avec Valérie Masson-Delmotte (paléoclimatologue) - Aparté avec Marie-Monique Robin (documentariste) - Portfolios de Frank Gohlke et Stephen Gill - Un article sur la surpêche (Didier Gascuel) - Une petite histoire de la tomate (Éric Birlouez) - Planches naturalistes : Herbier de la France (Pierre Bulliard) - Trésors photographiques : Photochromes de Suisse - Portrait de Rachel Carson (Fabrice Nicolino) - Agenda culturel - Textes littéraires illustrés : correspondance de Goethe, poème de Schiller et récit d'Ausone...
Tirage offert « La Pomme d'amour », illustration d'Étienne Denisse tirée de Flore d'Amérique, dessinée d'après nature sur les lieux (1846) -
Réalisée par le cartographe suédois Olaus Magnus, archevêque d'Uppsala en 1544, financée par Gerolamo Querini (patriarche de Venise entre 1524 et 1554), et dédiée au pape Paul III (Alexandre Farnèse, 1534-1549), cette immense « Carte marine et description des terres du nord et des merveilles qu'elles contiennent, soigneusement dressées en 1539 à Venise grâce à la générosité du révérend Jérôme Quirinus » représente magnifiquement, quoique avec une certaine approximation, les côtes et les terres encerclant la mer Baltique, le nord de l'Écosse, l'Islande, les îles Orcades, Hébrides, Shetland, Féroé, un bout du Groenland... et même la légendaire île de Thulé.
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Avez-vous déjà vu un glacier de près ? Senti l'air fraîchir à son approche ? Chaussé des crampons acérés pour le parcourir à pas croustillants ? Caressé à main nue la glace bleue fondant au toucher ? Ressenti au fond de vous la vibration profonde produite par un pan de glace qui se décroche et tombe dans l'océan ? Les glaciers ont quelque chose de magique. Quelque chose qui nous dépasse, nous hypnotise, nous interroge. Depuis toute petite, enfant dans les Alpes, je suis obnubilée par ces paysages grandioses. Il n'a pas fallu beaucoup me pousser pour que j'entreprenne des études en glaciologie et que j'enchaîne les expéditions partout dans le monde. Je suis devenue glaciologue pour m'aventurer là où si peu avaient posé leur regard. Mais comme nous le montre Gilles Ramstein, être glaciologue c'est essayer de reconstruire le passé de notre planète tout en étudiant l'instant présent pour mieux définir ce qui composera notre futur. Lequel est intimement lié à l'avenir des glaciers.
Étudiante, j'ai appris que les glaciers sont parmi les meilleurs baromètres du climat. Favorables lorsqu'il fait froid et neigeux, misérables lorsqu'il fait chaud, sec ou pluvieux, ils ont le superpouvoir de « rendre visible l'invisible » : nous ne voyons pas augmenter les concentrations de gaz à effet de serre, mais en observant ce qu'il reste de la Mer de Glace à Chamonix, nous comprenons tous que le climat change. Les glaciers ne sont pas que passifs, ils entretiennent des écosystèmes uniques et constituent de véritables piliers de l'économie dans de nombreux pays. Châteaux d'eau naturels, ils permettent à 2 milliards de personnes d'avoir accès à l'eau douce et d'irriguer des cultures, produire de l'énergie, refroidir des centrales nucléaires. Bref, nous sommes tous concernés par la santé des glaciers, comme le constatent implacablement Étienne Berthier et Romain Millan.
Si les glaciers de montagne disparaissaient entièrement, le niveau des océans augmenterait de 30 cm environ. Cela peut paraître peu, sauf pour les nations insulaires du Pacifique. Les calottes polaires, glaciers géants du Groenland et de l'Antarctique, 33 changent la donne : si elles fondent, le niveau des océans pourrait s'élever de 65 m. Or, 700 millions d'entre nous habitent sur des littoraux, entre 0 et 10 m d'altitude. D'où l'urgence d'étudier glaciers et calottes polaires...
Les dernières publications scientifiques montrent qu'à partir de 1,5 °C d'augmentation de température sur Terre par rapport à l'ère préindustrielle, nous risquons de déclencher des mécanismes irréversibles sur des centaines, des milliers, voire des dizaines de milliers d'années. Ainsi, le point de bascule de la calotte polaire du Groenland - qui contient assez de glace pour augmenter le niveau des océans de 6 à 7 m - semble se trouver autour de 1,5 °C. Une fois ce seuil franchi, la calotte connaîtra une déstabilisation inarrêtable. Et le seuil semble le même pour l'ouest de l'Antarctique, la banquise de la mer de Barents et le pergélisol de l'hémisphère Nord.
Nous sommes entrés dans une phase de disparition des glaces de montagne et de grande déstabilisation des calottes polaires. À force de brûler des énergies fossiles, nos glaciers fondent, se retirent, certains sont déjà déclarés « morts ». Même si nous savons que l'avenir des glaciers tropicaux, des glaciers pyrénéens et d'une grande partie des glaciers alpins est sérieusement compromis, il est encore temps de sauver ce qui peut l'être. À nous de décider ce que nous voulons léguer aux générations futures : un monde avec ou sans glace. Un monde où les montagnes nous abreuvent, où l'océan ne grignote pas nos traits de côtes, ou bien un monde qui pousse nos capacités d'adaptation à leurs limites.
La bonne nouvelle, c'est que nous ne sommes pas encore parvenus à ces fameux + 1,5 °C. Pour continuer à écrire l'histoire humaine des glaciers et permettre à nos enfants et à leurs enfants d'entendre leurs pas croustiller sur la glace, de s'émerveiller de ce monde étrange et de profiter d'une planète au climat stable, j'espère qu'à la lecture de ce Reliefs, chacun.e se posera une question simple, et pourtant si glaçante : « Que puis-je faire, maintenant que je sais tout ça ? » -
Le nouveau numéro de la revue Reliefs sort le 26 mai en librairie. Son dossier central est consacré aux BANQUISES. Des articles au long cours, des entretiens et portraits, des cartes et infographies ainsi que des extraits littéraires explorent les banquises du monde entier sous des angles à la fois historiques, scientifiques, artistiques, écologiques, poétiques et politiques.
Le dossier s'ouvre avec une tribune de Jean Jouzel dans laquelle le célèbre paléoclimatologue français revient sur les menaces engendrées par la fonte de la banquise. Le géophysicien Jérôme Weiss décrit ensuite la formation et les mouvements de la banquise ainsi que l'influence de leur fonte sur le climat.
Puis Christophe Barbraud, directeur de recherche au CNRS, nous renseigne sur les espèces qui vivent sur et sous les banquises et les menaces que fait peser sur elles le réchauffement climatique. Enfin, l'écrivain et explorateur Emmanuel Hussenet nous emmène à la découverte des récits entre mythe et réalité entourant les banquises, embarquant dans son sillage Mary Shelley, Jules Verne ou Edgar Poe. À ces éclairages succède un entretien avec Emanuelle Périé-Bardout, dans lequel la plongeuse et cofondatrice des expéditions Under the Pole nous décrit sa vie à bord du voilier The Sky et ses plongées sous la glace. Le dossier se prolonge avec trois extraits littéraires (À travers le Groenland de Fridtjof Nansen, Premier hivernage en Antarctique d'Adrien de Gerlache de Gomery et Le Grand Silence blanc de Louis-Frédéric Rouquette) et se clôt par des infographies sur les espèces en danger, l'évolution récente de la fonte de glace de mer en Arctique, la banquise côtière et la banquise de mer, la mer de Dewell et enfin des suggestions de livres, de films et de musiques. -
Dossier « FLEUVES » Approche transversale par des articles au long cours : environnement et biodiversité avec Gilles Boeuf, géopolitique avec Alexandre Thaite, historico-géographique avec Magali Reghezza-Zitt - Entretien avec Erik Orsenna, président d'Initiatives pour l'Avenir des Grands Fleuves - Extraits littéraires illustrés : Élisée Reclus, George Eliot - Infographies : espèces en danger ; barrages remarquables ; plus longs fleuves du monde - Conseils de lecture, de films, de musique...
Hors dossier Atlas de la Lune - Cartes géographiques anciennes (Coupe géologique 1893 ; Vue d'oiseau d'Heligoland 1890 ; Plan de Kyoto 1863) - Héros d'hier et d'aujourd'hui (Carolyn Porco, Arundhati Roy, Phyllis Omido, Berta Càceres, Wei Dongying, poème de Louise-Victorine Ackermann et récit d'Henry David Thoreau illustrés... -
Dédiée à la nature, à l'aventure et à l'exploration, Reliefs invite des chercheurs, géographes, philosophes, biologistes, artistes ou historiens à nous raconter les mondes d'hier et de demain. Face à la crise écologique, chaque numéro propose une réflexion pluridisciplinaire sur nos relations à la Terre et aux autres êtres vivants.
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Dédiée à la nature, à l'aventure et à l'exploration, Reliefs invite des chercheurs, géographes, philosophes, biologistes, artistes ou historiens à nous raconter les mondes d'hier et de demain. Face à la crise écologique, chaque numéro propose une réflexion pluridisciplinaire sur nos relations à la Terre et aux autres êtres vivants.
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Cette carte de Kyôto (littéralement "ville capitale" , aussi appelée "Miyako" dans les textes littéraires) date de 1861-1863, une époque où la ville était le coeur du pouvoir japonais : on peut y voir le palais de Kyôto-gosho, résidence officielle de l'Empereur jusqu'à la fin de l'ère d'Edo (1603-1868), et le château de Nijo-jô, demeure du clan Tokugawa, construite en 1603 par le nouveau shogun, Tokugawa Ieyatsu.
L'orientation de la carte est typique de la tradition cartographique japonaise : le nord à gauche et le sud à droite. Les couleurs vives de la carte ne sont pas uniquement décoratives, elles précisent l'attribution des bâtiments : rouge pour l'Empereur, orange pour le shogun... Carte pliée 196 × 338 mm, carte dépliée 980 × 676 mm. Une carte au recto, son histoire au verso.
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Nombreux sont ceux qui ont décidé de s'investir dans la défense et la préservation de l'un des principaux éléments de la mince couche terrestre qui abrite la vie : l'ensemble des montagnes du globe. Les océans et les lacs couvrent à peu près 70 % de la Terre, laissant le reste aux terres émergées. Mais 24 % des continents sont constitués par des zones montagneuses d'altitude ! Si l'on admet que la montagne commence avec la pente et que pour émerger de la mer toute terre doit être montagne (une île n'est rien d'autre qu'un vertigineux pic sous-marin), on peut même affirmer que la surface terrestre est constituée de mers et de montagnes. On peut la considérer comme un ensemble de sommets émergeant d'une planète recouverte d'eau, ou comme une eau emplissant les creux d'une croûte terrestre boursouflée par les forces tectoniques...
La montagne est devenue l'un des enjeux essentiels de la sauvegarde de notre milieu de vie. Écosystème rendu fragile par la rudesse des conditions climatiques et des phénomènes naturels, elle subit les effets des activités touristiques, de la production d'énergie, des aménagements excessifs et du réchauffement climatique.
La première raison de protéger les montagnes est qu'elles constituent les châteaux d'eau des surfaces terrestres. Actrices déterminantes du cycle hydrologique, elles contribuent pour une large part à la production de l'eau douce nécessaire à la vie. Intercepté par les sommets plus froids, l'air humide circulant dans l'atmosphère se condense sous forme soit de pluie ou de neige (effet de foehn), soit d'écoulements souterrains (effet de foggara saharienne). L'eau douce ainsi générée est largement distribuée par les torrents et les rivières vers les fleuves, quand elle n'est pas stockée sous forme solide (neiges et glaciers), permettant ainsi une régulation naturelle de la disponibilité.
Mais les enjeux quant à l'avenir des montagnes dépassent de loin les seuls problèmes hydrologiques et le partage planétaire des ressources en eau douce. C'est ce qu'ont déclaré en juin 2018 à Chamonix près de quatre cents représentants de tous les massifs du monde, à l'occasion de la 4e Sustainable Summits Conference. Dans le texte de présentation de la rencontre, les organisateurs écrivent : « Les hautes montagnes au même titre que les océans sont des biens communs de l'humanité qui revêtent une valeur symbolique très forte et sont porteuses d'enjeux pour nos sociétés [...] Penser l'avenir des hautes montagnes, c'est penser l'avenir de l'humanité. » Un très ancien symbolisme accompagne l'altitude, la verticalité et l'ascension. Depuis que l'espèce humaine a quitté le rift africain et a franchi ses premières montagnes, ce symbolisme s'est profondément inscrit dans notre inconscient collectif. Depuis la nuit des temps, il a conduit les hommes à voir les montagnes comme des piliers unissant la Terre et le Ciel, et les sommets comme les demeures des dieux. Dans nos sociétés occidentales rationalistes, ces valeurs symboliques ont été progressivement tenues pour négligeables, voire rétrogrades. C'est ignorer la force des mécanismes d'interprétation inscrits dans notre esprit par la très longue phylogenèse de l'espèce humaine. Inconsciemment à l'oeuvre dans notre machinerie neuronale, ils gouvernent nos émotions et nos sentiments, et, là-haut, au-dessus du monde des hommes, permettent sans doute à chacun de se sentir plus fort et plus en accord avec soi-même.
L'homme a fini par explorer le ciel, où il n'a pas trouvé les dieux. Son quotidien reste tout à fait terrestre. Et il continuera à chercher près de chez lui des lieux où revivre la naissance du monde et l'apaisement de l'alliance avec la création, des terres encore à peine foulées par ses semblables, comme les terres d'altitude. Région de hauteur à la fois physique, psychologique et spirituelle, la montagne mérite d'être préservée comme la plus haute pièce de notre oïkos, celle d'où la vue porte sur les beautés du monde, celle qui peut donner l'envie de sauver la maison des hommes. -
Publiée en 1887 à une époque marquée par les progrès rapides et impressionnants des sciences et des techniques, la Carte générale de la Lune a été conçue sous la supervision du grand astronome Camille Flammarion et réalisée à six mains par le dessinateur Léon Fenet, l'astronome Casimir Marie Gaudibert, et l'éditeur de cartes Emile Bertaux. Elle représente l'astre lunaire et son relief si particulier tels qu'ils étaient connus par les astronomes à la fin du xixe siècle.
La Lune est dessinée nord vers le bas, conformément à l'orientation observée à la lunette astronomique. Divisé en quatre quarts, le dessin de Léon Fenet souligne avec détails les principaux sites lunaires, des mers de la Sérénité et des Pluies (Mare Serenitatis et Mare Imbrium en latin) au cirque immense de Copernic, sans oublier les remarquables montagnes escarpées des Monts Riphées. Carte pliée 196 × 338 mm, carte dépliée 980 × 676 mm.
Une carte au recto, son histoire au verso.
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Manifeste du museum : justice environnementale
Collectif
- Reliefs Éditions
- 30 Novembre 2023
- 9782380361421
Les changements environnementaux auxquels nous faisons face sont devenus plus rapides et brutaux. Qu'il s'agisse du changement climatique et du déclin de la biodiversité, des nuisances liées à l'activité humaine (pollutions, bruit) ou de l'accès aux aménités d'un environnement désirable, tous les humains n'ont ni la même exposition aux nuisances et aux risques, ni la même vulnérabilité, ni les mêmes possibilités d'être écoutés. Globalement, les plus démunis sont ceux qui polluent le moins, à qui on demande le plus grand effort lors de la mise en oeuvre des politiques environnementales et qui participent le moins aux décisions. Crise environnementale et inégalités sociales se renforcent l'une l'autre.
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Dédiée à la nature, à l'aventure et à l'exploration, la revue semestrielle Reliefs invite des chercheurs, géographes, philosophes, biologistes, artistes ou historiens à nous raconter les mondes d'hier et de demain. Face à la crise écologique, chaque numéro propose une réflexion pluridisciplinaire sur nos relations à la Terre et aux autres vivants.
Dossier « FORÊTS »
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La Detroit Photographic Company, devenue Detroit Publishing Company en 1905, a acheté à la fin des années 1890 les droits d'utilisation du procédé Photochrom : variante de la chromolithographie, il permet à partir d'un film noir et blanc de coloriser et retoucher une image par transfert sur plaques lithographiques, une par couleur. La société inonde le marché mondial, avec 40 000 négatifs travaillés par 40 artisans, et 7 millions de photochromes produits chaque année. À Paris comme ailleurs, les preneurs de vues restent anonymes, mais nous font admirer ici tous les lieux prestigieux de la capitale, en y ajoutant la grande roue de l'avenue de Suffren et le palais de l'Électricité du Champ-de-Mars, clous de l'Exposition universelle de 1900, comme la tour Eiffel l'avait été de celle de 1889.
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Un coffret prestige en édition limitée avec :
- les deux numéros de la collection « Eau » de 2024 : Reliefs #19 SOURCES et Reliefs #20 DELTAS
- un tirage 18 × 24 cm sur papier d'art 300 g : XXX -
Dossier "PRAIRIES" : Approche transversale par des articles au long cours : prairie, steppe et pampa, agriculture d'hier et de demain, des herbes folles autour du monde - Extraits littéraires illustrés - Infographies - Conseils de lecture, de films, de musique... Hors dossier : Correspondance - Atlas des courants - Cartes géographiques anciennes (Petite carte politique du monde en japonais et en anglais, Harumoto Ogawa, 1924 / La ville de San Francisco vue du ciel depuis la baie en direction du sud-ouest, Charles R.
Parsons, 1878 / Lhasa, Iakinf Bichurin, 1828) - Héros hier - Héroïnes aujourd'hui (Nergis Mavalvala, Nemonte Nenquimo, Gladys Kalema-Zikusoka, Diva Amon, María Constanza Ceruti, Ana Colovic Lesoska) - Entretien - Portfolio de Jochen Lempert - Aparté - Portofolio 2 - Altitude/longitude : Petite histoire du maïs par Eric Birlouez - Planches naturalistes (La métamorphose des papillons, Maria Sybilla Merian) - Trésors photographiques : "Norfolk Broads" de Peter Henry Emerson - Rubrique Roche - Portrait de Marie Hunter Austin - Récit illustré - Agenda culturel - Poème "Midi" de Jacques Roumain
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Un semainier sur 12 mois de janvier à décembre, des pages de notes et croquis, un calendrier d'ensemble sur deux années, les phases lunaires et les jours fériés, mais aussi des extraits littéraires et des illustrations autour d'un thème annuel.
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Ces 12 planches sont tirées d'un ensemble de photochromes de la Detroit Photographic Company, devenue Detroit Publishing Company en 1905, a acheté à la fin des années 1890 les droits d'utilisation du procédé Photochrom : variante de la chromolithographie, il permet à partir d'un film noir et blanc de coloriser et retoucher une image par transfert sur plaques lithographiques, une par couleur. La société inonde le marché mondial, avec 40 000 négatifs, et 7 millions de photochromes produits chaque année. À Paris comme ailleurs, les preneurs de vues restent anonymes, mais nous font admirer ici tous les lieux prestigieux de la capitale, en y ajoutant la grande roue de l'avenue de Suffren et le palais de l'Électricité du Champ-de-Mars, clous de l'Exposition universelle de 1900.
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Montagnes, fleuves et cascades
Collectif
- Reliefs Éditions
- Geographie Nostalgique
- 18 Juin 2020
- 9782380360042
Cette carte incroyablement riche d'informations a été dessinée et mise en couleurs par les graveurs français Lallemand et Roemhild en 1826. Elle répertorie les plus hautes montagnes, les plus longs fleuves et les cascades les plus élevées découvertes par l'Homme à cette époque. Or en 1826, l'exploration du monde est loin d'être achevée et "les zones blanches" sont encore nombreuses hors d'Europe. Si l'achèvement de l'exploration de la Terre et les nouveaux systèmes de mesure des reliefs ont rendu cette carte obsolète, celle-ci reste un témoin passionnant de l'état des connaissances géographiques au début du xixe siècle.
Carte pliée 196 × 338 mm, carte dépliée 980 × 676 mm. Une carte au recto, son histoire au verso.