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Editions Des Lumieres
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On a du mal à comprendre qu'un roman d'une telle audace et d'une telle originalité soit demeuré si longtemps introuvable. Il doit y avoir une raison, qui n'est sans doute pas d'ordre littéraire. Octave Mirbeau (1848-1917) est de ces écrivains qui dérangent, de ceux qui, comme disait Jean Cocteau, ne savent pas « jusqu'où on peut aller trop loin ».
Nous sommes dans une petite ville de l'Orne, pendant ces années 1860 où la France a juste commencé à basculer dans l'industrialisation. Le père de Sébastien Roch, quincailler, veuf et petit notable local, est servile à l'égard des nobles et méprisant avec les faibles. Son fils unique, double de l'auteur, se retrouve transplanté brutalement par la vanité paternelle dans un collège de Jésuites à Vannes. Il y est l'objet de toutes les moqueries.
Au croisement du subjectif et de l'objectif, au point de rencontre entre l'intimité du lecteur et celle du narrateur, il y aura l'indicible : le viol. Sébastien Roch est un roman précurseur. -
Maurice Sachs (1906-1945) est un salaud. Homosexuel notoire, il fut menteur, voleur, imposteur, escroc, collabo quoique juif, et traître à la patrie.
Mais il fut aussi mondain, séminariste, dandy de quatre sous et écrivain aux quatre vents. L'un des premiers et des seuls chroniqueurs de son temps à oser, avec une verve rare, conter les moeurs pédérastiques de l'entre-deux-guerres.
Voici Alias, son premier roman, édité pour la première fois en version complète avec sa deuxième partie introuvable, Chronique Joyeuse et Scandaleuse. Dans cette autofiction avant l'heure, qui annonce Le Sabbat et La Chasse à courre, Sachs apporte le témoignage hilarant et téméraire d'une vie de faux luxe et de vraie luxure.
Ce margoulin de la littérature y canarde les niais, les riches, les hypocrites, les plumitifs ; il se rit des gloires de l'époque, des curés qu'il berne, mais aussi de lui-même... Car Alias est un autoportrait d'autant plus savoureux qu'il est sans complaisance. De quoi requérir, pour son auteur, les circonstances atténuantes ?
Préface de Catherine Helbert. -
Les nourritures terrestres ; les nouvelles nourritures
André Gide
- Editions Des Lumieres
- 25 Août 2024
- 9782487102118
Véritable évangile du désir, ce livre de 1897 évite toute monotonie et tout ronflement solennel parce qu'il est chaque fois traversée par de l'inattendu : l'ouverture aux paysages, aux êtres comme aux choses, le soulèvement de la joie, l'imprévisible des rencontres, le choc d'être au monde, l'éblouissement des contacts, la splendide nudité des matières, des ciels et des peaux constituent un idéal, pour lequel il s'agit de « s'user d'amour ».
La langue de Gide, mince, assumant le ras de prose dans des vers un peu ténus, a la beauté des fleurs sauvages, des fruits âpres. Elle a l'acidité un peu grêle des sons du clavecin.
En empruntant aux textes qu'on dit sacrés, André Gide (1869-1951) rivalise dans Les Nourritures terrestres avec la délicieuse profusion de la vie.
OB -
Voici un pamphlet incandescent. Avec Belluaires et Porchers, Léon Bloy (1846-1917), catholique acharné, écrivain sans le sou, brandit le glaive. Les belluaires, ces farouches gladiateurs romains, sont son modèle, et les porchers, qui conduisent les bêtes à la boue, sa hantise.
Ainsi ce chercheur d'Absolu pourfend les médiocres et les mécréants. En apôtre des pauvres et des humiliés, il assassine les fausses gloires et prend la défense des poètes injustement excommuniés.
Dans ces pages, il appelle à comparaître entre autres Lautréamont (« Pauvre rastaquouère sublime ! »), Alphonse Daudet (« un amas de fumier »), Edmond de Goncourt (« un volatile parvenu »), Ernest Renan (« ce pédant célèbre »), Gustave Flaubert (« ce lamentable colosse »), Barbey d'Aurevilly (« le maître imagier de la Désobéissance »), Ernest Hello (« cette merveilleuse rareté qu'on appelle une âme »), Paul Verlaine (« ce puissant poète agité d'absolu »), Paul Bourget (« ce fendeur de poils et cet englueur d'atomes »), ou encore Maurice Barrès (« cet amoureux de lui-même »)...
Sa verve prodigieuse, sa rage mystique, Bloy les met ici au service d'une vision charnelle de l'art et de la foi, contre toutes les bien-pensances. -
Ce qui ne meurt pas est à la fois le premier et le dernier roman de Jules Barbey d'Aurevilly (1808-1889). C'est l'oeuvre d'une vie, écrite à vingt-sept ans mais publiée à soixante-quinze.
L'auteur des Diaboliques y a mis tout de lui : son génie, son élégance, sa sueur et son sang. Et ses fantasmes : ambivalence sexuelle, adultère, inceste, nécrophilie...
Dans une prose sertie comme une pierre précieuse, le dandy des lettres française signe avec ce huis-clos dans un chateau normand un véritable Memento mori.
« Une fleur de l'art, éclatante et mystérieuse »
Léon Bloy
« Dans Ce qui ne meurt pas, le plus audacieux des écrivains a poussé l'audace jusqu'à des limites que l'on était à peine en droit d'attendre de lui. »
La Marseillaise
Préface de Vigor Caillet -
Le Diable au corps ; Le Bal du comte d'Orgel
Raymond Radiguet
- Editions Des Lumieres
- 5 Juin 2024
- 9782487102057
Raymond Radiguet, incroyable météore des lettres françaises, est mort dans la stupeur générale il y a désormais un peu plus d'un siècle.
Il venait à peine, âgé de vingt ans, de rencontrer un succès fulgurant avec Le Diable au corps. Un pavé dans la marre littéraire qui a scandalisé et captivé non seulement le public, mais aussi toutes les plumes de l'entre-deux-guerres.
Les plus grands auteurs de l'époque se déchirent sur ce chef d'oeuvre qui raconte avec une audace ahurissante la relation amoureuse entre un adolescent et la femme d'un soldat parti au front en 1914.
Radiguet récidive quelques mois plus tard, juste avant d'être emporté par la fièvre typhoïde, avec Le Bal du comte d'Orgel, miracle de délicatesse, histoire bouleversante d'un amour dans la haute société.
Le centenaire de la disparition de Raymond Radiguet est l'occasion de (re)lire et de faire (re)lire le Diable et le Bal, oeuvres d'un écrivain à nul autre pareil ici présentées dans une seule édition.
Préface de Maxime Cochard -
André Laurie est l'un des noms de plume de Paschal Grousset (1844-1909). Cet écrivain a une vie aussi rocambolesque que les héros à qui il prête vie : journaliste, auteur de livres pour la jeunesse et de science fiction, il est le nègre de Jules Verne. Communard en 1871, il est condamné à la déportation au Bagne de Nouvelle-Calédonie, réussit à s'échapper et rejoint l'Australie. De retour en France, il devient député socialiste de Paris jusqu'à sa mort !
Publié par Hetzel en 1904, Le Géant de l'Azur déconcerte par son sens de l'anticipation. Alors que l'aviation en est à ses tous premiers balbutiements, les deux héros de ce roman pour la jeunesse, les frères Massey, mettent au point une machine volante, l'Épiornis. Ils fendent alors le ciel pour aller libérer, jusqu'aux confins du Transvaal, une jeune femme prise au piège de la guerre des Boers... -
Un cas de pratique médicale ; Et autres nouvelles
Anton Tchekhov
- Editions Des Lumieres
- 15 Mars 2024
- 9782487102095
L'écrivain-médecin Anton Tchekhov (1860-1904) prête vie, dans ces vingt-six nouvelles écrites à la fin de son siècle, à un fabuleux inventaire de specimen et de cas.
Sous sa plume précise comme un scalpel, soldats, mégères, Conseillers d'État et ivrognes de toutes les Russies s'élancent ensemble pour un magistral kazatchok. Quelle profusion, quelle acuité du diagnostic, quel humour !
Aux chagrins, aux déniaisements, aux coups du sort et aux excès de vodka, Tchekhov prescrit en guise de traitement sa souriante douceur et la grâce de son style.
Ce recueil contient les nouvelles Un cas de pratique médicale, Ivane Martvèitch, La pharmacienne, La sirène, Un homme heureux, L'allumette suédoise, Alors c'était elle !, Perpetuum mobile, Sans titre, Le miroir déformant, Au bain, Raté !, Journal d'un homme emporté, Une bonne fin, Le miroir, Une noce, Le vengeur, Une vengeance, Le méchant garçon, La chance féminine, Un homme de connaissance, En villégiature, Égarés, Nocturne, Gens de trop et Le baiser.
Préface de Jean-Michel Galano -
À vau-l'eau et autres récits drolatiques
Joris-Karl Huysmans
- Editions Des Lumieres
- 1 Janvier 2024
- 9782487102002
Si un seul livre devait mériter l'appellation de « bijou noir », c'est bien À vau-l'eau de Joris-Karl Huysmans (1848-1907).
Monsieur Folantin est un célibataire parisien. Sa recherche d'une pitance convenable le fait sans cesse alterner entre le regret de n'être pas en ménage et la confirmation que son sort de vieux garçon est le seul supportable. Velléitaire, cet « Ulysse des gargotes » (Maupassant) est confronté à toutes sortes d'échecs grands et minuscules.
À vau-l'eau est un joyau drôle et pessimiste écrit juste avant le coup d'éclat de Joris-Karl Huysmans, À rebours.
Cette édition comprend également deux courts récits, Les habitués de café et Le coiffeur. -
Intrigant, ce M. Nortier. Un bourgeois enrichi qui règne sur un splendide domaine. Sa réputation de rapace des affaires lui vaut admiration et jalousie. Il est au centre des cancans.
Son épouse ne s'éloigne jamais de son vieil amant, au vu et au su de tous. Et sa fille, amoureuse d'un jeune homme bien sous tous rapports, s'apprête à lui demander l'autorisation de se marier.
Voilà le décor que plante Paul Bourget (1852-1935) dans cette nouvelle impressionnante. En peu de pages, avec son style impitoyable comme un coup de canne, l'écrivain noue une intrigue haletante et dépeint avec génie un double maléfique du Comte de Monte-Cristo.
Car Nortier, malgré ses millions, est un homme blessé qui s'apprête à accomplir une terrible vengeance... -
Les prédateurs de la mer et autres nouvelles étranges
Herbert George Wells
- Editions Des Lumieres
- 1 Janvier 2024
- 9782487102040
En 1896, un marchand de thé, M. Fison, découvre par hasard près du rivage une curieuse créature marine. Il sera le premier être humain à survivre, par miracle, à cet Haploteuthis ferox...
Les prédateurs de la mer, comme les onze autres nouvelles étranges de ce recueil du génial H. G. Wells (1866-1946), est un récit aussi effrayant que réaliste.
Celui qu'on a appelé « le Shakespeare de la science-fiction », ou, chez nous, « le Jules Verne anglais », excelle à dépeindre des hommes, des êtres et des objets mystérieux, jetés dans des mondes d'autant plus inquiétants qu'ils ressemblent en tous points au nôtre...
Ce recueil contient Les prédateurs de la mer, L'homme qui pouvait accomplir des miracles, L'OEuf de cristal, L'Étoile, Un étrange phénomène, Dans l'abîme, Les Argonautes de l'air, La chambre rouge, L'homme volant, Les triomphes d'un taxidermiste, La tentation d'Harringay et La pomme. -
La dernière cuite : et autres histoires désobligeantes
Léon Bloy
- Editions Des Lumieres
- 15 Janvier 2024
- 9782487102064
Voici trente contes cruels, assassins même, découpés au hachoir par le grand Léon Bloy (1846-1917). Ces « histoires désobligeantes » se lisent comme on boit un alcool : à chaque page on explore plus avant les bassesses humaines, à chaque gorgée on se grise davantage d'un rire justicier.
C'est que l'auteur, fervent catholique, pamphlétaire rageur, réactionnaire distingué et défenseur des pauvres, s'ingénie à dénoncer la méchanceté des bourgeois et la médiocrité de ses contemporains.
Ses crimes littéraires, il les signe à la pointe saignante de sa plume : « Je taille mes projectiles avec le plus d'art que je puis et je me ruine à choisir, pour cet usage, les plus dispendieuses matières. L'un de mes rêves est d'être un joaillier de malédictions. »
Cette édition comprend également le pamphlet Léon Bloy devant les cochons. -
Un billet de banque d'un million ; et autres nouvelles
Mark Twain
- Editions Des Lumieres
- 15 Janvier 2024
- 9782487102071
Que feriez-vous avec un billet d'un million de livres en poche ? Avez-vous déjà été troublé par une sensation de « déjà-vu » ou par ces coïncidences stupéfiantes qui font penser à la télépathie ? Faites-vous confiance à la médecine ancestrale, à ses saignées et ses panacées ?
De Mark Twain (1835-1910) on connaissait les grands romans fondateurs mettant en scène Tom Sawyer et Huckleberry Finn. Dans ce recueil de contes humoristiques, on le découvre brillant nouvelliste.
D'une plume alerte et souvent désopilante, Twain l'Américain croque ici avec délice les misères d'un homme qui s'improvise courrier, les étonnantes habitudes des habitants de la ville de Berlin ou encore, non sans ironie, les effets du progrès technique sur la construction navale...
Cette édition comprend Un billet de banque d'un million, Une pétition à la Reine d'Angleterre, La Chicago allemande, La télégraphie mentale, Le courrier amateur, Un majestueux fossile littéraire et Essais humoristiques sur des sujets variés. -
Prosecco & vieilles dentelles
Massimiliano Mocchia di Coggiola
- Editions Des Lumieres
- 1 Février 2024
- 9782487102088
Venise en 2020. Voici l'effrayant journal d'un confiné dans la cité des masques « durant la pestilence du Coronavirus ».
En plein carnaval, les autorités ont isolé la lagune et abandonné ses hôtes emperruqués à leur sort. Les voilà errant sur les gondoles dans leurs costumes de duchesses et de camerlingues. Avec pour tout ravitaillement des palanquées de bouteilles de Prosecco troquées contre les stocks de dentelle de Burano.
Dans les Palais de ce décor lacustre on croise les figures théâtrales et fardées de la Dogaressa et du Cardinal, dont les mondanités semblent cacher un mystérieux et sordide commerce...
Prosecco et vieilles dentelles, conte baroque et décadent illustré par l'auteur, allie humour grinçant et sublime élégance, dans une prose riche de coquetteries et d'italianismes.
Massimiliano Mocchia di Coggiola, écrivain, illustrateur, styliste, est notamment l'auteur de l'essai Du monocle.
Texte préfacé par Orlando Donfrancesco, avec les illustrations et une postface de l'auteur, suivi de la nouvelle Les chemises. -
« Le dandysme est une institution vague, aussi bizarre que le duel. »
Charles Baudelaire (1821-1867), maître de l'élégance et de la provocation, érige le dandysme en philosophie de vie.
Ses poèmes, ses critiques d'art et ses écrits intimes révèlent une quête perpétuelle du beau - jusque dans l'abjection -, défiant la vulgarité de l'époque.
Les textes de Baudelaire ici réunis se lisent comme une riposte à la muflerie des temps présents. -
Deux scientifiques, Bensington et Redwood, mettent au point presque par hasard un nouvel aliment. Sa spécificité ? Il stimule considérablement la croissance de l'organisme. Quelle prometteuse invention !
Les problèmes commencent lorsque la Boumbouffe, comme la surnommeront les journaux, se trouve répandue par erreur auprès de toutes sortes d'êtres vivants.
Soudain... les monstres, génial roman d'H. G. Wells (1866-1946) porté à l'écran en 1976 avec un vif succès, était introuvable. Le voici dans une traduction revue.
À la science fiction visionnaire, Wells superpose un drame politique terriblement contemporain sur la peur de l'autre, sur l'ordre social et sa contestation.
Un coup de génie du « Jules Verne anglais », tour à tour passionnant, drôle et terrifiant. -
Histoires d'amour décadentes, jeux de masques et de grimaces, tromperies et traitrises, dandys séducteurs, courtisanes androgynes...
Voici l'univers envoûtant du grand rival de Proust, Jean Lorrain.
Les Buveurs d'âmes, ce sont ces amants ambigus et tragiques jetés dans des fêtes luxueuses, peuplées de beautés vénéneuses, de princes russes et de marquises perverses.
Lorrain est un insolent, un élégant, un excentrique. Mais c'est aussi, on l'a oublié, un grand prosateur. Ces nouvelles, publiées en 1893, le montrent de façon éclatante.
Buveur d'âmes comme on saisit en un instant la vérité d'un être, Jean Lorrain (1855-1906) met en scène comme nul autre, dans ces splendides tableautins, la misère d'aimer. -
Qui a peur d'Arnold Schoenberg ?
Jérémie Bigorie
- Editions Des Lumieres
- 6 Septembre 2024
- 9782487102170
Quand il commence à composer à l'âge de dix-neuf ans, le viennois Arnold Schoenberg (1874-1951) n'a reçu aucune formation musicale. Un tel exemple d'autodidactisme, à un tel niveau, reste sans équivalent dans l'histoire des arts. Car ce débutant crée un langage neuf dont les retombées seront décisives.
Schoenberg passe pour le compositeur le plus important du siècle dernier aux côtés d'Igor Stravinsky (1882-1971). Mais là où l'oeuvre du Russe se concilie les faveurs des interprètes et du public, celle du Viennois rencontre, plus de soixante-dix ans après sa mort, une réticence voire une hostilité toujours aussi vivace.
C'est pour briser les lieux communs et mieux faire connaître Schoenberg que Jérémie Bigorie, diplômé en musicologie (Sorbonne Paris IV) et journaliste à Classica et concertonet.com, a composé ce dictionnaire en 72 entrées.
Avec humour et pédagogie, il s'attache à recontextualiser l'homme, sa vie, son oeuvre, permettant aux amateurs comme aux connaisseurs de les redécouvrir. -
À travers toute l'Europe, Masha recherche de jeunes hommes vierges qu'elle traumatise de la plus sordide des façons. Des décennies après l'avoir rencontrée, Augustin vit toujours dans la peur de Masha. Vieillard solitaire, il a toute sa vie fui les corps féminins. Jusqu'au jour où il intègre un institut ukrainien dirigé par une psychothérapeute soignant obsessivement les victimes de la sans-utérus. Augustin ne pourra s'affranchir de son traumatisme qu'au prix d'efforts qui dépassent l'entendement et la chair.
Masha, la sans-utérus n'est pas seulement « un livre à ne pas mettre entre toutes les mains », c'est une fantasmagorie mortuaire, cauchemar qui explore jusqu'en ses retranchements un imaginaire de l'immondice.
Tout au long de ce polar nécrophage, l'écriture somptueuse et inventive de Raphaël Eymery, auteur chez Denoël du remarqué Pornarina, prête vie à un cortège de créatures mi-rêvées mi-réelles au dernier rang duquel trône la sordidissime Masha.
Par l'auteur de Pornarina, la-prostituée-à-tête-de-cheval prix Sade du premier roman 2017. -
Joris-Karl Huysmans (1848-1907), issu d'une lignée de peintres flamands, est aussi bien critique d'art que romancier. Dans Trois Primitifs, il traite de la peinture du Haut Moyen Âge et de la Renaissance en alliant la flamboyance du style à la puissance du regard.
C'est que l'enjeu va pour lui bien au-delà de l'esthétique. Devant le retable d'Issenheim peint par Matthias Grünewald, l'auteur expérimente une bouleversante rencontre avec le divin. Voici « le peintre le plus audacieux qui ait jamais existé, le premier qui ait tenté d'exprimer, avec la pauvreté des couleurs terrestres, la vision de la divinité mise en suspens sur la croix » !
Mais chose extraordinaire, Huysmans, quoique mystique, ne dédaigne pas pour autant les oeuvres érotiques. Par exemple celles de son contemporain Félicien Rops. Ces deux aspects de son travail critique, ici reliés, en donnent la clé : une exploration passionnée de la tension entre le bien et le mal, entre le sacré et l'eros.
Cette édition de Trois Primitifs et de Félicien Rops est suivie d'une postface de Jean-Louis Poitevin.