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Christian Bourgois
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Ephram Jennings n'a jamais oublié la petite fille aux longues nattes avec qui il s'était aventuré dans la forêt de pins de Liberty, à l'est du Texas. Mais la jeune Ruby a souffert plus qu'on ne saurait l'imaginer. Aussi s'échappe-t-elle dès qu'elle le peut pour aller vers les lumières du New York des années 1950. Si belle et si noire, Ruby se fait rapidement une place au coeur même de la ville, tout en ne cessant d'espérer croiser sa mère. Lorsqu'un télégramme de sa cousine la rappelle chez elle, Ruby Bell se retrouve, à trente ans, confrontée à l'extrême violence raciale de son enfance. Ephram décide de tout tenter pour l'arracher à la spirale de malheur qui la guette.
« Cynthia Bond prouve qu'elle est une force littéraire puissante, un écrivain dont l'écriture à la fois précise et lyrique rappelle celle de Toni Morrison. » Oprah Winfrey.
« Puissant, indispensable, à peu près à l'image des personnages et des paysages décrits [.]. Un bijou littéraire que l'on n'est pas prêt d'oublier. » Edwige Danticat
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Ces textes, jusqu'alors inédits en traduction française, permettront de découvrir un aspect important de l'oeuvre de Christa Wolf : la constante réflexion sur la littérature qu'elle a menée parallèlement à sa création romanesque, notamment par ses nombreux essais, interventions et discours. Le choix présenté dans ce volume rassemble des textes écrits durant plus de quatre décennies, depuis l'essai consacré à Ingeborg Bachmann jusqu'au discours de remerciement qu'elle prononça lorsque lui fut décerné en 2010 (un an avant sa mort) le prix Uwe Johnson, ce qui lui donna l'occasion d'évoquer pour la première fois ses rencontres avec cet écrivain.
Christa Wolf admirait la poète et romancière autrichienne Ingeborg Bachmann. La vérité qu'on peut assumer. Prose de Ingeborg Bachmann, que nous avons retenu pour ce choix, fut écrit en 1966, quelques mois après cette sinistre session plénière du comité central du SED, où Christa Wolf fut la seule à s'opposer au discours officiel. C'est d'ailleurs l'épisode de cet affrontement qu'elle décrit dans le texte Maintenant tu dois parler ! (2009).
Dans la seconde moitié des années soixante, Christa Wolf va élaborer sa poétique, défendre "l'authenticité subjective", ce qui signifiait une rupture avec les normes du réalisme socialiste. Ce qu'elle développe dans son célèbre essai Lire et écrire, de 1968, mais qui ne parut qu'en 1972. Ce texte est enfin accessible aux lecteurs français. Les autres textes rassemblés dans notre ouvrage sont plus récents, comme celui sur l'autobiographie de Günter Grass (2007) ou les Réflexions sur le point aveugle, important discours qu'elle prononça, la même année, pour l'ouverture à Berlin du 45ème congrès de l'Association internationale de psychanalyse, une méditation nourrie par l'expérience de sa génération et dans un dialogue constant avec les grandes oeuvres de la littérature allemande.
Nous avons par ailleurs inclus dans cet ensemble trois textes qui révèleront sans doute une facette moins connue du talent de Christa Wolf : son humour. Il s'agit du Rendez-vous photo à L.A., écrit en 2004, mais qui relate un épisode du séjour californien de Christa Wolf en 1992-1993, de Monsieur Wolf attend des invités (2003) et de Lui et moi (1998) où Christa Wolf esquisse un portrait affectueux et parfois légèrement moqueur de celui avec qui elle a partagé sa vie et son travail : son mari, l'essayiste Gerhard Wolf, lecteur attentif qui joue par ailleurs un rôle déterminant dans la publication à venir des oeuvres posthumes de Christa Wolf.
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Falls, en Caroline du Nord. Traversée par la rivière Lithium, cette ville imaginaire - pourtant tout à fait réaliste - constitue le décor commun des trois novellas réunies dans ce volume. Un microcosme où l'on perçoit les échos du vaste monde : les habitants se débattent dans des situations existentielles complexes voire dérangeantes, les rumeurs vont bon train...
« L'écriture d'Allan Gurganus est parfaite. Son récit a des allures de choeur grec, comme si Sophocle était en Caroline du Nord. [...] Ceux qui restent est remarquable, non seulement grâce à la voix talentueuse d'Allan Gurganus, mais aussi grâce à la force du dénouement proposé pour chaque histoire. » John Irving « Allan Gurganus est notre magicien du verbe. [...] Chacune de ses phrases recèle une surprise. Mais l'éblouissement qu'elles provoquent ne nous empêche pas de scruter les profondeurs de la sensibilité humaine. » Edmund White
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Un jeune Chilien d'une vingtaine d'années accompagne son père en voiture de Santiago, où il réside seul avec sa mère, à Iquique, dans le nord du pays. Son père, qu'il ne voit que rarement, était venu à la capitale pour affaires. Une fois à Iquique, où habite également le grand-père maternel du narrateur, il est prévu qu'ils se rendent à Tacna, dans le sud du Pérou, où le père a décidé de faire soigner (à bon marché, sans doute) la dentition bien mal en point de son fils. C'est cette longue remontée du pays du sud au nord, en passant par le désert d'Atacama, que nous relate le jeune homme. Mais plutôt que de livrer un récit linéaire, le narrateur donne sa voix à une succession de fragments, triste désordre de monologues, de souvenirs mutilés et de visions fantasmagoriques.
C'est ainsi que le lecteur va reconstituer peu à peu l'histoire d'une famille en lambeaux. Il est par exemple question de la mémoire lacunaire et des problèmes de surpoids de ce narrateur sans nom qui a encore un pied dans l'adolescence. De son grand-père, embrigadé dans une secte religieuse. De sa mère, en proie à une insondable solitude depuis le départ de son mari. De la mort d'un oncle, tué peut-être volontairement par le père. De ce père, distant, satisfait de lui-même, indifférent au sort de son fils aîné puisqu'il a refait sa vie et a eu un autre garçon. De la liste d'effets que le père devrait acheter à son fils, et dont presque rien, significativement, ne sera acquis.
À l'image de ce titre mystérieux qui désigne ce brouillard de la frange côtière du Pacifique chilien qui vient planer de nuit au-dessus du désert d'Atacama, Camanchaca plonge le lecteur dans une ambiance déroutante toute en clair-obscur. Road-movie à la fois grave et halluciné, portrait émouvant d'êtres abandonnés, emmurés dans des carapaces de chair ou de silence, radiographie d'une famille en décomposition, le premier roman de Diego Zuñiga peut également être lu comme l'allégorie d'un peuple en quête d'identité. C'est surtout un texte plein d'humour et de tendresse entre ce père et son fils.
Né à Iquique, au Chili, en 1987, Diego Zuñiga est écrivain et journaliste. Avec Camanchaca, il a remporté le prix littéraire Gabriela Mistral, le Prix littéraire de la jeune création Roberto Bolaño dans la catégorie roman, et une bourse de création littéraire du Conseil national de la Culture et des Arts. Depuis, il a contribué à plusieurs anthologies de nouvelles dont Antología de la novísima narrativa breve hispanoamericana (2009), Asamblea portátil (2010), Los mejores cuentos chilenos del siglo XXI (2012) et Trucho (2013). Il est directeur de la revue littéraire 60 watts et collabore à différentes revues, notamment El Mercurio, Rolling Stone et Qué Pasa.
À sa publication, Camanchaca a très vite été remarqué par la presse et les lecteurs sud-américains. Mis à l'honneur dès la Foire du Livre de Santiago en 2009, Diego Zuñiga a fait une entrée très remarquée sur la scène littéraire sud-américaine. Chef de file d'une nouvelle génération d'écrivains chiliens nés dans les années 1980, il apparaît dans le dernier roman d'Alejandro Zambra, Personnages secondaires (paru aux éditions de l'Olivier).
« Dans Camanchaca, la route, et le territoire qu'elle traverse, est à la fois un espace géographique et un personnage à part entière. A l'image de William Goyen, Cormac McCarthy - et d'autres membres de la troupe du Sud des Etats-Unis qui ont influencé de nombreux lecteurs d'Amérique du Sud - Zuñiga façonne ses personnages sur l'air qu'ils respirent, la langue qu'ils parlent et la culture locale qu'ils portent sur eux comme une seconde peau. [.] Diego Zuñiga s'approprie le genre du récit minimaliste. C'est annoncé dès la première page avec une citation de Richard Ford très adaptée, et cela se confirme avec cette structure fragmentaire grâce à laquelle les chapitres se lisent comme des micro-récits ou comme les morceaux d'un miroir brisé.» (Damián Huergo, Página 12) « Cela va vous sembler pompeux, mais pour être honnête, Camanchaca a un peu changé ma vie. » (Alejandro Zambra, propos recueillis par Roberto Careaga C. pour le quotidien chilien La Tercera)
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« Depuis sa fondation, en 1953, The Paris Review a été un laboratoire de la nouvelle fiction. Les éditeurs de la revue n'ont jamais cru qu'il existait une seule et unique manière d'écrire une histoire. [.] Toute nouvelle réussie énonce des règles qui lui sont propres et résout des problèmes qu'elle a elle-même posés. Telle est l'idée maîtresse de ce recueil. [.] Notre espoir, c'est [qu'il] sera utile aux jeunes auteurs, et à tous ceux qui s'intéressent aux questions de technique littéraire. Mais il est surtout destiné aux lecteurs qui n'ont pas (ou n'ont plus) l'habitude de lire des nouvelles. Nous espérons que ces leçons de choses leur rappelleront à quel point cette forme peut être variée, combien elle reste essentielle, et tout le plaisir qu'elle peut apporter ».
Lorin Stein, éditeur de The Paris Review
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La vie amoureuse de Nathaniel P.
Adelle Waldman, Anne Rabinovitch
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 21 Août 2014
- 9782267026795
L'écrivain new yorkais, Nate Piven est une star montante. Après une première vie sérieuse et rébarbative de premier de la classe, suivie de quelques années de vaches maigres, il vient de signer un contrat généreux pour un roman. De plus, il ne cesse d'être sollicité par de nouveaux magazines qui souhaitent le faire contribuer à leurs dossiers. Quant aux femmes, il est entouré des plus belles et des plus désirables : Juliet, reporter économique de haut vol ; Elisa, sa somptueuse ex-petite amie ; et Hannah, que « presque tous considèrent comme gentille et intelligente, ou intelligente et gentille », qui n'a pas son pareil dans les conversations entre amis. Mais lorsque l'une de ces histoires devient plus sérieuse que les autres, Nate est contraint de se demander ce qu'il souhaite réellement.
Pour qui s'est un jour demandé pourquoi les hommes font les choses qu'ils font, Adelle Waldman plonge dans la psyché d'un mâle moderne imparfait, souvent exaspérant - un jeune homme qui porte sur lui un jugement bien au-delà du superficiel, mais qui lutte en permanence avec sa propre anxiété, liée aux femmes. Il a pourtant l'habitude de les laisser tomber d'une manière qui fait de lui un emblème de notre époque. De même qu'il apporte un regard de l'intérieur sur ce qu'un jeune homme pense réellement du sexe, des femmes et de l'amour.
Ce livre prouve que, dans le monde littéraire du XXIème siècle, l'esprit et l'art de la conversation sont loin d'être morts. L'amour l'est-il ?
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Totale éclipse
Cécile Wajsbrot
- Christian Bourgois
- Litterature Francaise
- 4 Septembre 2014
- 9782267026887
À Paris, dans le café où elle a l'habitude d'aller, la narratrice entend une chanson qui la plonge dans le souvenir d'une histoire, le souvenir de sentiments auxquels elle croyait avoir renoncé. Photographe, elle est aussi dans un moment de perte d'inspiration. Une rencontre imprévue la replonge dans les affres de l'amour, en même temps qu'elle lui ouvre de nouvelles pistes de réflexions artistiques. La création et la vie se mêlent, l'une servant l'autre. Mais l'équilibre ne risque-t-il pas de s'inverser en cours de route ?
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Updike et moi est un « texte d'écrivain », une introspection portant à la fois sur ce qui fait écrire et ce qui en empêche, sur les plaisirs rares que peut apporter ce drôle de boulot et sur le bon gros paquet, bien plus encombrant, de doutes, d'incertitudes, de bourdes et d'inaccomplissement qui viennent avec. [...] C'est un texte drôle et sans complaisance, tant Baker sait s'y moquer d'Updike, de lui-même et de toutes les vanités littéraires. C'est un texte gratifiant, tant il sait, aux moments les plus inattendus, ménager ses surprises. C'est un texte émouvant quand il évoque en parallèle les relations entre Updike et sa mère et entre Baker et la sienne. [...] C'est enfin un texte passionnant, qui brosse un portrait partial, partiel mais fascinant de l'Amérique littéraire de la deuxième moitié du 20e siècle.
[...] S'il est une seule raison de lire ce petit livre paradoxal, elle tient tout entière dans une phrase que Baker y sème, l'air de rien, avec une modestie sincère, et qui résume à elle seule son éthique professionnelle et le défi qu'il se lance à chaque livre: « La tâche d'un écrivain est simplement de régaler et d'instruire du mieux qu'il peut. »
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Situé dans les années 1950, en Virginie-Occidentale et en Corée, Lark et Termite est une histoire du pouvoir de la perte et de l'amour, de mondes parallèles, des répercussions de la guerre, de secrets de famille, de rêves, de fantômes, des liens invisibles, presque magiques, qui nous unissent et nous renforcent.
Quatre voix alternent pour dévoiler, au gré de leurs émotions, les secrets de cette histoire familiale. Au centre du récit : Lark, une adolescente radieuse ; son jeune frère handicapé, Termite, à la sensibilité hors du commun ;leur tante Nonie, qui les élève avec dévouement. En écho, nous parvient la voix du caporal Leavitt, le père de Termite, piégé dans le chaos des premiers mois de combat de la guerre de Corée. Au fil de leurs pensées surgissent et s'évaporent les mystères familiaux, marqués par l'amour de Lola, la mère des deux enfants, pour le soldat Leavitt.
« Ce roman est taillé comme un diamant, avec la même authenticité vive et des éclairs de lumière. » (Alice Munro) « Lark et Termite est un livre extraordinaire et lumineux. C'est une surprenante prouesse de l'imagination. » (Junot Díaz)
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2666 est le dernier roman écrit par roberto bolano.
Il a été publié de manière posthume en 2004 et aussitôt salué par la critique internationale. de l'europe en ruines jusqu'au désert du sonora à la frontière du mexique et du texas, hanté par les meurtres non résolus de centaines de femmes, 2666 offre un parcours abyssal à travers une culture et une civilisation en déroute. l'entreprise de bolano est ambitieuse. embrassant tous les genres, du vaudeville au récit de guerre, en passant par le policier, le fantastique et le comique, 2666 étreint la littérature et incarne ce qu'elle a de plus essentiel : relever le défi de dire l'horreur, la mort, l'absence de sens, mais aussi l'amour.
"qu'est-ce qui fait une écriture de qualitéoe savoir s'immerger dans la noirceur, savoir sauter dans le vide et comprendre que la littérature constitue un appel fondamentalement dangereux. " (roberto bolano, discours d'acceptation du prix romulo gallegos, 1999)
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La pleine lune n'en fait qu'à sa tête ! Macario, grand navigateur solitaire sur Internet, en ressent les effets jusque dans sa chair. Ses canines et ses ongles semblent s'allonger. Macario se transformerait-il en loup-garou ? Situation des plus inquiétantes lorsque l'on se retrouve, à la nuit tombée, bloqué dans un abribus pour cause de foulure au pied, au bord d'un chemin désert. Depuis la lande s'élève cependant une autre voix. Ismael, un assureur, également égaré, rencontre en effet les mêmes difficultés cinquante mètres plus loin. Désarroi en miroir, abribus, blessure, tout est pareil et tout différent. Et la peur étant mère de parole, un dialogue se tisse entre les deux solitudes. Une passerelle verbale, instable et fantasque, les conduits à se dévoiler l'un à l'autre le fond de leur coeur craintif et de leur âme minuscule. Le froid pique, le ciel tourne au-dessus des têtes, les constellations prennent des formes inattendues, la lune joue avec les hommes trop sensibles, comme toujours chez Javier Tomeo, quand le dérisoire flirte avec le sublime.
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Conversations un soir de vernissage à Beaubourg ; l'exposition est consacrée à un vidéaste. Les invités se croisent, s'évaluent, superficiels, ironiques. Il y a aussi l'artiste, une amie, un admirateur, et d'autres ? figures d'un théâtre d'ombres. Devant les écrans de contrôle, quelqu'un veille. Mais il suffit d'un incident technique pour faire déraper la soirée. Le monde réel vacille, s'efface, une autre réalité apparaît.
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Un jour, dans un café parisien, un homme fait signe à la jeune femme, la narratrice. Il est compositeur, la cinquantaine. Elle, vingt ans de moins, travaille dans une agence immobilière. Il l'invite à se rendre chez lui pour converser. Chaque après-midi, elle vient donc prendre le thé avec cet homme sans nom qu'elle appelle intérieurement le maître. Ils parlent de la musique, de la solitude et de l'hostilité du monde qui les entoure. Leurs rencontres cesseront brutalement, chacun des interlocuteurs ayant été rejoint par son propre silence. La jeune femme ressent cette fin comme une rupture. Deux ans plus tard, un inconnu lui apprend la mort du musicien et lui demande de rassembler ses souvenirs pour témoigner de ces réunions quotidiennes. La jeune femme accepte. Chaque soir, elle retranscrit ses conversations. Tandis que sur son ordinateur déferlent les images du tsunami, interminable flux de visages disparus, d'existences emportées, de noms effacés. L'écran capte également les forums, débats et discussions retraçant les préoccupations de l'époque...
Usant d'une subtile polyphonie de pulsions secrètes et d'images, Cécile Wajsbrot nous plonge dans l'intime enfer de la création musicale, seul art capable d'exprimer la symbolique des grandes catastrophes contemporaines...
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Cécile Wajsbrot continue d'explorer l'oeuvre d'art et sa perception en traçant un sillon personnel. Après le métaphysique et bouleversant Conversations avec le maître elle nous invite à approcher l'univers de la peinture et de la sculpture dans deux huis-clos capitaux se déroulant, l'un à Berlin sur L'île des musées, l'autre au Jardin des Tuileries à Paris. Quatre personnages, simples silhouettes, se dessinent pour incarner deux couples vivant une période de conflit. Ils se séparent lors du week-end prolongé de Pâques pour fuir l'ennui, réfléchir et faire le point sur leurs vies. Durant cette période de transition, de suspens, parenthèse nécessaire pour panser leurs blessures intérieures, les voix énigmatiques des tableaux et des sculptures évoquent l'histoire des lieux chargés d'art et de tragédies. S'y mêlent alors ? dans un fondu enchaîné déroutant ? celles réelles des personnages, fragiles, en quête de sens, d'amour, de paix, d'avenir. Au milieu d'une foule indifférente et des traces de décombres, se tissent peu à peu des liens timides. Les noeuds se desserrent, le désir naît dans la confidence et les secrets. La vie se teinte lentement d'une lumière nouvelle qui conduira du silence à la parole, à la réconciliation.
Les pérégrinations sentimentales de ces héros anonymes suivent les dédales des musées, rythmées par les échos que provoquent en eux les oeuvres qu'ils fréquentent alors, comme dans un rêve. À cette trame sentimentale se sur-impriment les discours mystérieux, envoutants, de ces statues qui critiquent le monde qu'elles accompagnent et depuis longtemps, silencieusement, obstinément vigilantes. L'idée surprenante du livre est de conférer des voix à ces objets dont le statut demeure informe et particulier tant ils sont présents, familiers et parfois invisibles.
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Dans ce bouleversant monologue, Pino Cacucci donne la parole à Frida Kahlo. Quelques jours avant sa mort, elle revit sans complaisance ses tourments, sa solitude, ses moments de désespoir surmontés à force de volonté. Elle évoque ses relations orageuses avec le peintre muraliste Diego Rivera, l'homme de sa vie, et explique sa passion pour « son » Mexique. Elle revient également sur ses idéaux politiques, son amitié avec Léon Trotski et ses innombrables liaisons.
Une vie débordante d'excès, débordante de couleurs comme sa peinture qu'elle a commencée alors qu'elle était clouée au lit. Une vie de rebelle qui, bien que née en 1907, aimait à dire qu'elle était née en 1910, avec la Révolution mexicaine.
« Se mettant dans la tête de Frida Kahlo, Cacucci dévoile les pensées les plus intimes de la grande peintre mexicaine, dans une langue particulièrement lyrique et envoûtante. » (Stefano Tassinari, Liberazione) « Qui mieux que Pino Cacucci, fin connaisseur du Mexique, pouvait décider de faire parler Frida Kahlo ? Ce texte dense, qui a emprunté son titre à celui d'un tableau de la peintre, est le récit à la première personne d'une femme emprisonnée en elle-même, et pourtant férocement attachée à la vie. » (Grazia Italie)
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On entre dans Les détectives sauvages de Roberto Bolaño un 2 novembre, le jour des Morts. Un jeune homme, Juan García Madero, tient son journal d'apprenti poète à Mexico. Il y consigne ses premiers brouillons sentimentaux, ses emballements érotiques, son apprentissage intellectuel.
Il croise par hasard la trajectoire d'une bande de poètes, les réal-viscéralistes. Ces héritiers autoproclamés d'un mouvement d'avant-garde d'après la Révolution Mexicaine ont à leur tête deux personnages énigmatiques et fascinants : Ulises Lima et Arturo Belano, tous deux obsédés par le destin de Cesárea Tinajero, mère des réal-viscéralistes, auteur d'un seul poème (que les lecteurs d'Anvers reconnaîtront), partie vers l'état de Sonora, au nord du Mexique, à la fin des années 20, et dont on n'a plus rien su.
Lima, Belano, Lupe - une jeune prostituée poursuivie par son maquereau- et le poète Garcia Madero, se lancent à la recherche de Cesárea Tinajero. Nous sommes le 31 décembre 1975.
À peine cette quête a-t-elle commencé qu'elle s'interrompt pour céder la place à une autre poursuite, une autre enquête qui va durer vingt ans et dont Lima et Belano sont les objets. Il s'agit d'une véritable explosion narrative : l'unique voix du journal disparaît et est remplacée par une cinquantaine de personnages qui, interrogés par un enquêteur dont on ignore à peu près tout, prennent la parole, racontent ce qu'ils savent ou croient savoir sur Lima ou Belano.
Le journal de García Madero reprend alors, le 1er janvier 1976. Cette dernière partie revient à cette recherche de la poéte perdue dans les déserts du Sonora, jusqu'au moment où, au terme de leur enquête, Lima, Belano, Lupe et le poète García Madero se séparent, se dirigeant vers un avenir dont nous avons lu déjà des fragments dans la deuxième partie du roman.
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Air de Dylan
Enrique Vila-Matas
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 13 Septembre 2012
- 9782267023909
Intitulé en hommage à « Air de Paris » de Marcel Duchamp, Air de Dylan est l'histoire de Vilnius Lancastre. Ce jeune Hamlet de Barcelone au faux air de Bob Dylan travaille à un ambitieux projet des Archives de l'échec en général. Il est également membre d'une société d'imitateurs d'Oblomov (la société Air de Dylan) pour qui l'indolence absolue est une forme d'art. Quant au narrateur du roman, il s'agit d'un écrivain prolifique qui, après avoir consacré sa vie à la productivité littéraire, se repend de tout ce qu'il a écrit et s'apprête à se taire définitivement, y compris dans la vie réelle. Il ne peut toutefois s'empêcher de répondre à l'invitation de Vilnius et de sa petite amie Débora qui lui demandent de rédiger les mémoires apocryphes du père du jeune homme, le célèbre écrivain Juan Lancastre, mort dans des circonstances mystérieuses (peut-être victime d'un assassinat). En toile de fond, l'ombre de l'Âge d'Or d'Hollywood, de Scott Fitzgerald et de sa conviction que toute vie est un processus de démolition.
Avec Le Voyage vertical, ce roman représente l'oeuvre la plus romanesque d'Enrique Vila-Matas et offre une nouvelle forme d'exploration de notre époque. Ce livre léger progresse dans une relative incertitude, qui le met en relation avec l'air de notre temps, l'air de tous les masques, le visage général de notre époque qui a « l'étrange propriété d'exhiber tous les âges et toutes les étapes par lesquels sont passés tous les Dylan ».
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À l'occasion d'une conférence sur l'ironie, qu'il doit donner à Barcelone, un écrivain revient sur ses années de bohème et d'apprentissage littéraire à Paris. Sous la figure tutélaire d'Ernest Hemingway, il dit son amour pour cette ville à travers les souvenirs de ses premiers pas dans l'écriture, tandis qu'il habitait dans une chambre louée par Marguerite Duras. Maniant en maître l'ironie et la digression, Vila-Matas offre une promenade décalée, à la fois tendre et grinçante, dans la mythique capitale.
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L'expérience oregon
Keith Scribner
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 30 Août 2012
- 9782267023862
Naomi et Scanlon Pratt sont sur le point de commencer une nouvelle vie. Ils viennent de quitter la côte Est pour s'installer à Douglas, une petite ville de l'Oregon où Scanlon a accepté un poste à l'université, poste qui pourrait enfin lui permettre d'être titularisé. Sa femme, « nez » créatrice de senteurs qui a perdu l'odorat à la suite d'un accident, est enceinte de leur premier enfant. Cette dernière, véritable New Yorkaise, est nettement moins enchantée que son époux par son nouveau cadre de vie. En effet, pour Scanlon, dont les cours porteront sur les mouvements de masse et le radicalisme politique aux États-Unis, tout cela est idéal : libre de mener des enquêtes de terrain, il trouve le parfait sujet d'étude en la personne de Clay, un jeune anarchiste qui le méprise mais vénère son épouse. Dans le même temps, il s'implique dans un mouvement séparatiste local dont le leader, Sequoia, une femme sensuelle et à l'esprit libre, ne le laisse pas indifférent.
Dès le premier jour à Douglas, Naomi réalise qu'elle est en train de retrouver l'odorat mais elle choisit de ne pas en avertir immédiatement Scanlon : si la multitude des senteurs de l'Oregon l'enchante, la découverte de l'odeur de son mari, qu'elle avait rencontré juste après que son anosmie s'est déclarée, n'est pas sans la troubler.
Après la naissance de leur fils, leurs existences se trouvent de plus en plus étroitement liées à celles de Clay et de Sequoia, mettant en péril le nouvel équilibre de leur couple. Si Douglas est en apparence une bourgade bien tranquille, les tensions au sein de la population ne sont pas loin de se transformer en insurrection et les Pratt devront bientôt décider à quel camp ils appartiennent...
Récit d'une guerre civile contemporaine tendue entre le désir et la trahison, L'Expérience Oregon explore le terrain miné des convictions et complications à la fois politiques, sociales et intimement personnelles.
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« Il était une fois une guerre - et un jeune Américain qui se voyait comme l'Américain Discret et l'Américain Laid, il aurait aimé n'être ni l'un ni l'autre, mais plutôt l'Américain Tranquille ou le Bon Américain, il a fini par se considérer comme le Vrai Américain puis, finalement, simplement comme le Putain d'Américain. C'est moi. » Arbre de fumée débute en 1963 dans les Philippines, le jour de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy et se poursuit jusqu'en 1970 et après. Skip Sands apparaît à première vue très différent des héros habituels de Johnson (des hommes à la dérive, en quête de rédemption...) : c'est un jeune homme naïf, désireux de se prouver à lui-même qu'il peut être un efficace agent de la CIA. Il est convaincu que les Etats-Unis vont vaincre les communistes au Vietnam et souhaite prendre part à cette victoire. Il souhaite ainsi imiter son grand oncle, le colonel Francis Sands, qui est parvenu à échapper aux Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale et s'est ainsi forgé une incroyable légende. Plus que tout, Skip croit dans la bonté et les promesses proclamées par les USA avec une ardeur tout enfantine. Il perd toutefois son innocence lorsqu'il assiste au brutal assassinat d'un prêtre (suspecté à tort de trafiquer des pistolets) par un agent de la CIA dans les Philippines. Ensuite, au Vietnam, il perd définitivement toute illusion lorsqu'il est confronté aux méthodes brutales et sauvages de ses compagnons des services secrets. Il se retrouve malgré lui partie prenante d'un scénario qui implique un agent double - un sympathisant du Vietcong, qui accepte apparemment d'effectuer une mission pour les Américains - et constate qu'il est de moins en moins capable de faire la différence entre les bons et les méchants, les gens honnêtes et ceux qui sont faux, les idéalistes et les mercenaires. Quant au mentor de Skip, il perd aussi foi en sa mission, ou du moins vient à penser que ses supérieurs se sont perdus en chemin. Dans un rapport secret, il sous-entend que les services d'espionnage sont pervertis, qu'ils sont utilisés pour justifier les politiques menées, de la même manière que ces motifs ont été utilisés avec la guerre en Irak, pour en justifier l'invasion. Pour mettre ses hypothèses à l'épreuve, il élabore un plan qui fait de lui la cible de ses propres collègues. A partir de ce moment, Skip et le colonel réalisent qu'ils ne peuvent faire confiance à personne. Entre les histoires de Skip et du colonel Denis Johnson intercale les parcours d'une demi-douzaine d'autres personnes prises dans la guerre. Parmi eux, James Houston, un jeune homme à la dérive qui a suivi son frère dans l'armée et se trouve plongé dans une guerre sans règles, dans laquelle la chaleur, la jungle et la confusion issue de la confrontation à un ennemi opérant selon les méthodes de la guerilla conduit à des actes de profonde brutalité et d'horreur. Il y a également Kathy Jones, une infirmière qui atterrit au Vietnam après que son mari, un missionnaire, a été tué. Elle aura une brève et chaotique liaison avec Skip. On croise aussi Hao, un fonctionnaire vietnamien, qui rêve d'une vie meilleure à Singapour ou aux Etats-Unis, et qui utilise son amitié d'enfance avec un des membres du Vietcong pour tâcher d'éveiller l'intérêt des Américains. En dépit des multiples histoires parallèles qui le composent, la structure de l'ouvrage reste des plus simples : un chapitre pour chaque année, de 1963 à 1971 et une conclusion qui se situe en 1983. Le regard affûté de Denis ohnson, et son recours à une prose à la fois ciselée et vivante nous plonge au plus profond des noirceurs de la guerre et du monde encore plus toxique de l'espionnage. Comme dans tous les romans de Johnson, le véritable sujet de ce livre est la possibilité de la grâce dans un monde mystérieux, théâtre d'inexplicables souffrances. Non seulement Denis Johnson parvient à rendre compte de l'aura à la fois dérangeante et hallucinatoire de la guerre du Vietnam avec un talent aussi affirmé qu'un Stephen Wright ou un Francis Ford Coppola, mais il montre aussi le déclin de ses personnages avec une précision d'une émotion bouleversante. Il a écrit un roman profondément évocateur, qui deviendra à coup sûr un classique de la littérature issue de cette guerre tragique et étrangement familière. Arbre de fumée n'est pas sans évoquer Un Américain bien tranquille de Graham Greene, l'univers de Tim O'Brien, ou les films de Coppola et de Cimino. Les lecteurs familiers de l'époque y retrouveront ses moments forts : l'offensive du Têt, les morts de Martin Luther King et de JFK, la chute de Saïgon...
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« Les voix du Pamano est une saga catalane sur la haine et le meurtre, sur un amour presque monstrueux dont la violence perdure des décennies après la mort, sur une gigantesque falsification de l'Histoire, sur le pouvoir de l'argent dans les mains d'une femme fascinante mais aussi formidablement assoiffée de vengeance. Une vengeance née du terrible été 1936, lorsque la jeune Elisenda Vilabrù voit son père et son frère se faire brutalement tuer par les anarchistes de son village. [...] Ce roman est un mélange fascinant de temps, de personnages et d'événements. En une phrase, l'histoire peut avancer de 60 ans avant de revenir au point de départ. [...] Ce livre a un charme remarquable, il est éminemment poétique. Sans compter qu'il est rarissime d'avoir envie de relire un livre depuis la première page après avoir tourné la dernière.» (Ariane Thomalla, Arte) « Cabré raconte avec une habilité stupéfiante une histoire de sentiments et de passions qui, de 1944, nous emmène à la période actuelle comme s'il s'agissait d'un présent continu, captivant. » (Andrea Camilleri)
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Élève brillante, Nicole était douce et sociable (cheftaine scout, membre de plusieurs associations d'étudiantes). Elle meurt subitement dans un accident terrible.
À l'automne suivant, tandis qu'un nouveau semestre commence, Craig, l'ancien petit ami de Nicole est renvoyé de l'université médiocre où il était entré par relations. Tenu pour responsable de la mort de Nicole mais relâché faute de preuves, il ne parvient pas à surmonter le drame, ne cesse d'y repenser et a l'impression de voir Nicole partout.
Perry, son colocataire, était dans le même lycée que Nicole. Lors d'un séminaire sur la mort par Mira Polson, professeur d'anthropologie, il fait part de ses interrogations et de ses doutes quant à la disparition de la jeune fille. Il dit avoir connu la vraie Nicole : une personne manipulatrice, malhonnête, et séductrice. De son côté, Shelly Lockes, unique témoin de l'accident, conteste la version officielle, selon laquelle Nicole, baignant dans une mare de sang, n'aurait pu être identifiée que grâce à ses bijoux. Selon elle, la jeune fille était inconsciente mais ne présentait aucune lésion.
D'étranges événements surviennent alors: mystérieux appels téléphoniques, cartes postales énigmatiques, apparitions de Nicole... ou d'une fille qui lui ressemble. La rumeur enfle à Godwin Hall, précipitant Craig, Perry, Mira et Shelly au coeur d'un ténébreux mystère qui va transformer leurs vies pour toujours: se pourrait-il que, trop jeune pour mourir, Nicole soit revenue ?
Laura Kasischke a étudié à l'Université du Michigan, elle a gagné de nombreux prix littéraires pour ses ouvrages de poésie ainsi que le Hopwood Awards ; elle a également reçu la Bourse MacDowell.
Ses poèmes ont été publiés dans de nombreuses revues. Ses romans La Vie devant ses yeux et À suspicious river ont été adaptés au cinéma.
Elle vit dans le Michigan, et enseigne l'art du roman au collège de Ann Arbor.
" L'écriture de Kasischke fait l'effet d'un bon poème : elle nous laisse entrevoir la possibilité d'un autre monde, et elle nous y transporte... Ses mots nous catapultent dans une autre facette de l'existence, une facette toute en reflets. " New York Times Book Review " Obsédant, troublant, et inoubliable, Les Revenants décrit l'amour, le désir, l'appartenance à quelqu'un et tout ce que nous croyons connaître de la vie. Et bien sûr, il y est question de la mort. Raconté dans une prose chantante et époustouflante, ce mystère littéraire est aussi hypnotique que brillant. " Caroline Leavitt " Dès la première page, Laura Kasischke raconte une histoire de grande envergure à la beauté perverse. N'essayez même pas de vous en défaire, elle vous rattrapera, et vous y retournerez. Vous capitulerez. Et vous ne le regretterez pas. " Amy MacKinnon " Un roman littéraire, qui se dévore d'un bout à l'autre, et n'est pas sans rappeler Le Maître des illusions de Dona Tartt. " Booklist " Sombre, troublant... cela débute comme une tragique histoire d'amour - une jolie jeune fille faisant partie d'une société étudiante trouve la mort dans un accident de voiture - qui glisse habilement vers une histoire de fantôme profondément moderne. Chaque personnage est hanté par les souvenirs et les conséquences de cette terrible nuit. Un récit lyrique, aux multiples voix, captivant jusqu'à la dernière page. " Family Circle ??
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Par une froide journée de janvier une femme disparaît dans l'une de ces banlieues trop propres et trop calmes que le cinéma américain nous a révélées.
Katrina, sa fille unique, croit régler avec un soin méticuleux et lucide ses comptes avec l'image d'une mère destructrice détestée en secret. mais alors pourquoi ces rêves obsédants qui hantent ses nuits ?
Une fois encore, après à suspicious river, laura kasischke écrit avec une virtuosité glaciale le roman familial de la disparition et de la faute. on pense aux meilleurs livres de joyce carol oates, on pense aussi à un scénario du type american beauty, mais qui aurait évité les pièges de l'habileté et de la technique, pour nous laisser transis dans l'angoisse et la fascination de la littérature.
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Une petite lumière dans le frigo
Wilhelm Genazino
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 11 Octobre 2012
- 9782267024067
Le nouveau héros de Genazino aurait a priori tout pour être heureux : un travail - il exerce en free-lance dans un cabinet d'architecture - et une amie, Maria, un peu trop accrochée à lui et à l'alcool. Il ne parvient néanmoins pas à se défaire d'un certain désarroi, ayant constamment le sentiment qu'on lui en demande trop. Par comparaison, le sort des animaux qu'il croise lors de ses promenades dans la ville lui semble bien enviable. Le gros canard qui dort debout sur une seule patte en plein centre-ville ou encore ce merle capable de chanter et de déféquer en même temps sont des images de sérénité qui le rassurent et le réjouissent un temps. Mais il n'est pas un animal. L'équilibre précaire de sa vie bascule du jour au lendemain lorsque, sans l'avoir voulu, il remplace un ami disparu dont il reprend le poste dans un bureau d'architecture, la voiture, et même la femme. Pour échapper à cette vie par procuration, il commet une petite escroquerie qui le conduira en prison.
Wilhelm Genazino poursuit son observation, décalée, du quotidien de l'homme contemporain. Il dépeint avec acuité un monde extrêmement exigeant envers chacun d'entre nous. Ceci à travers l'histoire d'un homme qui ne parvient à résister à la pression qu'il subit qu'en enfreignant les règles en vigueur. Ironique, drôle et méchant, Wilhelm Genazino est ici au sommet de son art.