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ESPACES 34
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Le cancer commence toujours par une annonce. Quand c'est fini, reste la peur que cela recommence. Entre les deux, la vie reprend ses droits, car c'est une expérience de vie, proprement vitale, qui s'écrit ici dans l'urgence et la nécessité.
Il faut donc dire, même si parfois les mots brûlent les lèvres. Dire précisément ce qui a lieu dans le corps et le ressenti, l'impact sur nos pensées.
Et en rire aussi, parce que le cancer se soumet aux rencontres et aux situations inattendues de la vie.
C'est cela que propose « Munitions d'amour », nous confronter à nos peurs, célébrer la puissance de la vie, et de l'amour qui reste. Un texte qui interroge le coeur de notre humanité.
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Une jeune fille, issue d'un petit village agricole, vient d'intégrer une grande école, lieu des élites et des nantis. Elle découvre avec fascination ce monde inconnu auquel elle aspire. Mais elle fait aussi face au mépris de classe et aux préjugés des élites masculines à l'égard des femmes.
Face à cette double violence, son corps, livré aux mains incompréhensives des adultes, lui échappe.
Tandis qu'elle retourne de temps en temps chez les siens - qui la soutiennent sans bien comprendre son sentiment d'écartèlement -, et qu'elle repense à sa jeunesse à la campagne et à la petite fille toujours plongée dans les livres, la jeune fille se fraye un chemin dans cet autre monde où le savoir, l'argent, le pouvoir, se transmettent de génération en génération.
Reçue s'interroge les antagonismes entre ville et campagne, sur la violence symbolique qui s'exerce sur les transfuges de classe et particulièrement sur la place des femmes au sein de ces tensions. -
Rien n'est écrit dans les lignes de ma main
Rémi Checchetto
- Espaces 34
- Hors Cadre
- 3 Juillet 2025
- 9782847053203
Une femme se rebelle. Elle se rebelle contre l'idée d'un destin tout tracé et décide de « sortir des lignes de sa main ». Elle se jette dans le vide et invente sa propre vie.
Cette femme c'est Phoolan Devi, indienne de basse caste, violée, battue, humiliée, mariée à 11 ans, devenue chef de gang, prisonnière, parlementaire, et assassinée.
Cette femme c'est nous. Nous en lutte contre la brutalité et la domination des hommes sur le monde, nous en lutte pour plus de justice, nous nous réappropriant notre liberté et nous octroyant le droit de disposer de nous-même.
Par une langue magnifiquement rythmée, portée par un souffle puissant, le texte nous emporte au coeur de ce moment de bascule où l'on dit non, permettant à l'espérance d'advenir. -
C'est l'histoire d'un retour, peut-être le plus fameux de la littérature, le retour d'Ulysse. Poème de la force, éloge de la gloire, cela fait vingt-neuf siècles que l'on s'incline.
Dix ans de guerre, dix ans pour revenir. Et tout du long, violence, meurtres, mais aussi amour, larmes et solitude. Les femmes y sont des déesses, des amantes, ou des épouses. Car l'Odyssée est un récit d'hommes.
Hécube n'y figure pas, elle qui symbolise le massacre de Troie. Pénélope apparaît dans quelques lignes, seule son attente fidèle est brandie par les hommes. Et Calypso avec qui Ulysse passe le plus de temps (sept années presque huit), se rend aussi quoiqu'elle l'aime vraiment.
Ulysse veut rentrer chez lui, à Ithaque. Être un héros vivant. Ulysse est unique, tous ses compagnons sont morts. Pénélope comme Hélène ne sont que des prétextes. Mais ce que Pénélope a appris en vingt ans, il l'ignore. -
Une femme habille son petit garçon de cinq ans d'une combinaison de spationaute.
Pour le sauver d'un monde qu'elle pense condamné, elle veut le faire passer de l'autre côté d'un trou noir, sur une planète recouverte de forêts épaisses et profondes.
L'enfant se retrouve alors à des millions d'années-lumière de la Terre, dans cet autre monde.
Accompagné d'un vieil homme et d'une garde forestière, il part à la recherche d'un pays légendaire où n'existeraient ni la violence ni la dévastation et que sa mère appelle « Le pays innocent ».
Et si cette femme disait vrai ?
Et si elle avait véritablement sauvé son enfant ? -
Anna Bapst, jeune apprentie en cuisine dans un restaurant étoilé de l'est de la France, rentre dans la ferme familiale. Il est tard. Sa mère et son frère sont dans la cuisine. Ils l'attendent. Ils veulent savoir pourquoi elle n'est pas allée travailler, pourquoi sa mobylette a été vue près de l'ancienne colonie de vacances maintenant réquisitionnée par le département pour y héberger un petit groupe d'adolescents, mineurs isolés.
Quel est ce Marco et sa bande avec qui elle traîne et qui prône la haine nationaliste et le racisme ordinaire ? Qu'a-t-elle à voir avec le jeune passé à tabac là-bas ? Et comment Anna peut-elle oublier qu'elle est issue d'une famille de Justes ? -
Chacun peut faire partie de cette mise en oeuvre ludique ou` la pratique d'activite´s physiques et mentales, relaxantes ou intenses, invite a` vous de´passer dans un univers de plus en plus fantastique et poe´tique. Parviendrez-vous a` vous adapter aux re`gles scientifiques, techniques et commerciales de cette entreprise qui vous propulse de plus en plus haut, de plus en plus loin, au risque d'exploser, tourner en boucle, de´river... ?
Et tandis que ces individus aux aspirations diverses s'activent, e´mergent par touches des questions essentielles : que fait le capitalisme aux individus, comment le vivant-il est manipule´ pour s'inte´grer au syste`me, peut-on y re´sister, quelle est la puissance de l'humain face au tout digital, comment survivre dans une nature pie´tine´e ? -
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Pour la premie`re fois de sa vie sexuelle, une femme, ELLLE, se trouve en pre´sence d'un homme, LUI, qui se soucie, et ne se soucie que, de son plaisir a` elle et qui pratique avec art le kunyaza. On se demande jusqu'ou` ira cette aventure quand l'e´poux, L'AUTRE, survient et contraint Lui a` prendre l'engagement de ne plus jamais s'approcher de Elle.
Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'une trahison. L'autre a, en effet, ordonne´ a` Elle de prendre cet amant pour obtenir une grossesse afin de satisfaire son honneur et sa virilite´. Mais il n'avait pas imagine´ qu'Elle puisse de´couvrir le plaisir et e´prouver de la jouissance dans les bras d'un autre. Et cela lui est intole´rable.
Soumise, manipule´e, Elle cependant s'e´veille a` elle-me^me. La re´volte pointe. La laissera-t-on s'engager sur le chemin d'une possible e´mancipation ? Les lois sociales, le carcan patriarcal, la frustration d'un e´poux auront- ils raison d'elle ? -
Procès Galilée
Angela Dematté, Fabrizio Sinisi
- Espaces 34
- Théâtre Contemporain
- 3 Juillet 2025
- 9782847053210
La pièce, s'appuyant sur une grande variété des langues, est une réflexion philosophique et politique sur la science. Cette dernière est-elle un outil de la modernité et du progrès ou lieu d'un nouvel obscurantisme ?
Le premier acte nous plonge en 1633 dans le procès de Galilée (la sentence, l'abjuration) dans une langue retravaillée du XVIIe siècle.
Puis, dans l'acte deux, apparaît Angela, notre contemporaine, jeune chercheuse, mère et intellectuelle, qui tente d 'appréhender la notion de matière. Elle dialogue avec un scientifique présentant l'esprit humain comme un ensemble de connexions - évoquant bien sûr l'intelligence artificielle - mais aussi avec sa mère récemment défunte et porteuse d'un savoir relié à la terre.
Le troisième acte nous transporte dans le monde de l'infiniment grand, celui des étoiles et de l'imaginaire, et dans l'infiniment petit, celui des particules, dans une langue puissamment poétique. -
La véritable histoire de Thelma et Louise
Marion Guilloux
- ESPACES 34
- Theatre Contemporain
- 6 Juin 2024
- 9782847053067
Trois femmes. Thelma, Louise et Celle qui... Les deux premières, issues de la culture populaire et du cinéma américain, sont une trace vivante du refus de la vie monotone et de l'asservissement perpétré par la domination masculine. Celle qui... s'en souvient. Venue d'une autre époque, elle réinvoque leur puissance et leur pouvoir de résistance : celui du « Non » qui peut engendrer la métamorphose.
Lors de la traversée hypnotique de l'Amérique, les voix se répondent, s'enchâssent, se remémorent, jusqu'au fameux saut final.
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Des images. Publiques et intimes. La photographie d'une soldate américaine tenant en laisse un prisonnier dans la rison d'Abu Ghraib. Le ventre d'une mère. Les mots doux et cruels d'une femme aimée.
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Nono - dont la tête est parfois ailleurs - n'a qu'une idée depuis toujours : faire une gigantesque fiesta pour ses dix ans. Il rebat les oreilles de ses copains avec la couleur des guirlandes, les gâteaux et la playlist que son papa diffusera ce jour-là. Seulement, quand la tempête Marie-Thérèse débarque et fait souffler sur le pays ses bourrasques furieuses, tout est remis en question.
Comment se retrouver tous ensemble pour cette fiesta alors que Nono habite dans l'immeuble d'en face ?
Que vont inventer les enfants pour continuer à communiquer entre eux ?
Quelles ressources vont-ils trouver en eux pour, malgré tout, découvrir et explorer le monde cadenassé, hygiénique, associable qu'on leur impose ?
Une pièce, bouillante et tendre, sur la force de l'amitié, la nécessité d'être ensemble, la rage de vivre et qui célèbre la vie sans en occulter les moments difficiles.
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Des jeunes femmes. Elles ont des vies singulières, nées dans l'adversité, bordées d'épreuves. Le monde, la société, l'époque n'y sont pas pour rien.
Elles n'ont pas l'habitude de parler d'elles, encore moins qu'on parle d'elles. Elles doutent de leur usage de la langue.
Si on prête attention à ce qu'elles disent, à comment elles le disent, on entend l'histoire, sinon la vraie, du moins la nécessaire, celle qu'il faut dire pour être soi. Le corps de la langue est aussi leur corps. -
Comment éprouver le sentiment d'être en vie, le préserver, garder la beauté ? C'est ce qu'interroge Claudine Galea dans un texte à la lisière des genres qui creuse la matière-même de l'écriture par une langue multiple (souvenirs, propos, fantasmes, ressouvenirs, citations, extraits...). L'écriture est ici dans la chair.
Si elle parle nommément, clairement, de son histoire (son père, la guerre d'Algérie, les souvenirs de cela), l'écrivaine est aussi devant nous habitée par la présence vivante de la littérature, sans distinction entre passé et présent (Büchner mais aussi Falk Richter, un « frère » d'écriture). Comme une communauté de personnages et d'êtres hantés qui nourrissent et portent la pensée, la dramaturgie, la langue, le possible d'une écriture.
Aucune considération nombriliste mais une transcendance vers des questions essentielles, existentielles.
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La mer est devenue un cimetière, les bateaux de ceux qui fuient sombrent, encore, toujours. On n'en parle quasiment plus. Pourtant cela continue, chaque jour.
Par la voix d'une femme navigatrice et sauveteuse, la réalité des faits se heurte à celle des chiffres. Cette parole nous emporte dans le quotidien des sauvetages, des gestes, de l'empathie et des colères, de l'échec aussi. Et de l'indignation : comment acceptons-nous que l'absence de décision politique fasse perdurer un état d'inhumanité dont on ne parle quasiment plus.
Comment à l'urgence de sauver des vies ne répond pas une urgence politique à agir ?
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Tandis que des habitations se vident, des travaux de démolition/reconstruction sont en cours afin de réhabiliter un ilot urbain et de donner un nouveau visage aux rues et aux bâtisses.
Un homme résiste. Il ne veut pas abandonner sa maison, ses pigeons, ce lieu où il a grandi. Il s'obstine malgré le départ de sa femme, l'hostilité des anciens habitants, les implacables lettres officielles d'expulsion, la dégradation des murs et de son environnement.
Avec lui, vit sa fille dont il prend soin, parfois avec maladresse, cherchant à lui enseigner de ne pas se résigner. Ellemême, confrontée également à la brutalité des autres enfants de son école, fait le récit d'une tendresse rude entre son père et elle, une solidarité.
Une pièce sur le déracinement forcé, l'agonie d'un homme par les yeux de sa fille. -
Camille est partie, elle a laissé Marc et les enfants. La vie continue, Lucie avec son piano, Paul avec ses questions et ses chansons, et les petits déjeuners, à trois. Camille roule en voiture le long de la mer, imagine les enfants grandir, Marc vieillir. Parfois, dans la maison, elle apparaît, elle parle à l'un, à l'autre.
Qu'est-ce qui est vrai, réel ? Qu'est-ce qui est imaginé ?
Récits, dialogues, voix intérieures, rumeurs nouent un étrange suspense.
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Sur une place déserte, dans la cité du Belvédère, la canicule rend le bitume collant. Nil, 10 ans, s'en fiche. Solitaire, elle peaufine la chorégraphie qu'elle a l'intention de présenter lors de la fête du quartier. À ses côtés, son ami Griotte, 9 ans, rêve et observe les nuages trop rares dans le ciel désespérément bleu. Lui espère le retour des hirondelles, depuis trop longtemps absentes.
Sur cette place, il y aussi une serre, en verre fumé, que l'on dit abriter le dernier arbre du quartier...
Soudain, par un énième jour caniculaire, Ursula, 10 ans, surgit et pénètre dans la serre, pourtant fermée à clef : Est-ce une menace pour le dernier arbre ? Qui est-elle vraiment ?
Par son langage décalé et poétique, son mystère, son audace tranquille, Ursula laisse entrevoir l'existence d'un monde de beauté et de vie : oiseaux, plantes, insectes, animaux, la terre elle-même, avec les sons, les odeurs... dans lequel s'engouffrent les deux enfants. Le trio fait alors cause commune et s'allie au lierre pour déjouer la fourberie mercantile de Vitalenergies, une entreprise qui règne sur la cité et veut imposer sa loi.
Révolutionnant leur vision du monde, Nil et Griotte renoueront avec le vivant et prêteront attention aux voix qui le composent. Ils entameront ainsi une quête intime et sensorielle, pleine de joie et de surprises. -
Un bruissement de fourmilières
Adeline Flaun
- ESPACES 34
- Theatre Contemporain
- 14 Novembre 2024
- 9782847053159
Dans une propriété boisée en Martinique, Elisenda, septuagénaire, perd la mémoire. Lucien, la cinquantaine, aide-soignant afro-descendant en réinsertion professionnelle, s'occupe d'elle.
Lors de ses visites quotidiennes, Elisenda évoque son départ de Barcelone pour fuir le régime franquiste avec son père républicain, les camps en France, puis sa jeunesse à Marseille avant d'être recueillie en Martinique par un béké.
Dans la confusion de ses souvenirs, elle prend Lucien pour un autre, ce soldat venu d'Oubangui-Chari pour combattre les nazis en janvier 1945. Cette rencontre d'un soir la marqua à un point tel qu'elle se lança dans l'exploitation de bois précieux et la culture de la banane, d'abord sur l'île puis au Cameroun.
Lucien, de son côté, est tiraillé entre la compassion qu'il ressent pour Elisenda, ses réflexions post-coloniales sur le rapport de classes et son propre passé : à la suite d'un tragique accident, il a affronté la prison pendant une quinzaine d'années.
Tandis que s'aggravent les troubles d'Elisenda qui confond maintenant Lucien avec plusieurs autres, la rencontre entre ces deux solitudes a lieu, les menant chacun sur le chemin de la résilience et du pardon.
Tout autour, se fait sentir l'omniprésence de la nature et l'effet dévastateur des pesticides sur l'ensemble du vivant. -
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C'est le tout premier jour d'école d'un enfant. Accompagné par sa maman, il arrive en petite section de maternelle.
Il découvre l'école, sa classe, la maîtresse, les autres enfants et doit s'adapter au rythme de cette première journée avec
tout ce qu'elle offre d'effrayant et d'incroyable.
C'est une grande odyssée pour ce « petit parleur », enfant qui se tait et qui vit intensément par la pensée, les sensations, l'imagination, cette succession de temps tout nouveau pour lui.
Le quotidien de cette journée comme une métaphore des apprentissages de la vie. -
Suzy Storck est une femme au foyer qui mène une vie ordinaire dans une petite maison avec mari et enfants. Elle n'a qu'à veiller au bon fonctionnement des journées. Un jour d'été, quelque chose dérape. Sous le poids de la chaleur, sous le poids des gestes répétés, Suzy a un moment d'inattention. Elle sombre et, au fil des heures, visite son passé. Elle prend conscience de ses renoncements et formule son incapacité à vivre selon ses vrais désirs tandis que le soleil du soir tarde à se coucher, que les enfants chahutent, que rentre le mari.
Pendant ce temps, le drame s'est constitué.