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Le Seuil
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Bien présent dans la nature, le rose n'a été fabriqué par l'Homme qu'assez tard, que ce soit en peinture ou en teinture. En Europe, avant le XIVe siècle, il est rare dans la culture matérielle comme dans la création artistique. Il devient plus fréquent dans le vêtement à la fin du Moyen Âge grâce à l'emploi d'une teinture importée des Indes puis du Nouveau Monde : le bois de brésil. Sa vogue atteint son apogée vers la fin du XVIIIe siècle, lorsqu'il devient tout à la fois romantique et féminin, symbole de douceur, de plaisir et de bonheur. À la même époque, les horticulteurs parviennent à créer des roses roses : cela plaît tellement que la fleur finit par donner son nom à cette couleur qui jusque-là n'en avait pas.
Aujourd'hui, le rose est moins présent dans la vie quotidienne qu'il ne l'a été à l'époque romantique. Tantôt jugée trop voyante ou de mauvais goût, tantôt appréciée comme couleur emblématique de la modernité (pop art, pink culture), cette demi-teinte fait l'objet d'une reconnaissance ambivalente. L'ouvrage de Michel Pastoureau retrace la longue et turbulente saga du rose en Europe, de l'Antiquité grecque à nos jours, en s'appuyant sur de nombreux documents et sur une riche iconographie. -
Quand elle danse
Laure Adler, Anne Teresa De Keersmaeker
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 6 Juin 2025
- 9782021584554
Pourquoi tant de petites filles veulent-elles devenir danseuse ? Que signifie danser ? Est-ce célébrer la vie ? Partager son idée de la beauté ? Rechercher, dans ses ressorts les plus intimes, ce que peut et ce que veut notre corps ?
Toutes ces questions, j'ai eu la chance de pouvoir les poser à Anne Teresa De Keersmaeker qui, pendant deux ans, m'a ouvert ses répétitions, ses archives et donné de son temps pour expliquer comment elle travaille, pourquoi elle travaille et comment ce travail la rend heureuse et lumineuse.
L. A. -
L'imaginaire est une réalité
Laurent Lemire, Michel Pastoureau
- Le Seuil
- Documents
- 4 Avril 2025
- 9782021574395
L'imaginaire n'est pas le contraire de la réalité, il en fait partie. Les représentations, les sensibilités, les croyances, les fantasmes, les rêves d'une société relèvent pleinement du travail de l'historien. C'est armé de cette conviction que Michel Pastoureau n'a cessé d'inventer de nouveaux objets d'étude : après les armoiries et les emblèmes, les animaux, les végétaux, les couleurs.
Quels sont les ressorts d'une telle créativité : l'héritage familial, des rencontres décisives, une curiosité sans limites ?
Ces passionnants entretiens avec Laurent Lemire retracent un parcours d'une richesse hors normes. -
Par l'un des acteurs les plus emblématiques de l'histoire du cinéma, le récit étonnant, jalonné de révélations, d'une vie entièrement consacrée à la création. Pour le grand public, Al Pacino explose sur la scène telle une supernova. Il décroche son premier rôle dans Panique à NeedlePark, en 1971, et en 1975 il a déjà été la tête d'affiche de quatre films - Le Parrain et Le Parrain 2, Serpico et Un après-midi de chien- qui ne sont pas seulement des succès mais des monuments de l'histoire du cinéma. Ses interprétations deviennent légendaires, et changent à jamais sa vie. Depuis Marlon Brando et James Dean à la fin des années 1950, aucun acteur n'a eu un tel impact culturel.
À trente-cinq ans, Pacino a alors déjà vécu plusieurs vies. Figure du théâtre d'avant-garde à New York, il a mené une existence bohème, vivant de petits boulots pour financer sa passion. Après le départ de son père quand il est petit, il est élevé par une mère farouchement affectueuse mais souffrant de troubles mentaux. Il grandit
dans les rues du South Bronx, au milieu de la troupe de jeunes copains rebelles et déchaînés avec qui il traîne et dont le souvenir ne le quittera jamais. Le sort en est jeté le jour où une enseignante se rend compte que sa présence sur scène est prometteuse et l'envoie au célèbre lycée des Performing Arts. Jouer la comédie est devenu sa ligne de vie, sa communauté est devenue sa tribu, au cours de périodes fastes et moins fastes, de phases de pauvreté et de richesse, de moments de douleur et de joie.
Sonny Boy est l'autobiographie d'un homme qui n'a plus rien à craindre et plus rien à cacher. La part belle est faite à tous ses grands rôles, aux collaborations essentielles et aux relations importantes, mais aussi au mariage délicat entre la créativité et la célébrité au plus haut niveau. Le fil conducteur du livre, cependant, est la passion et la détermination. L'amour peut vous faire défaut, et vous pouvez échouer dans vos ambitions - les lumières qui brillent peuvent aussi pâlir. Mais Al Pacino a eu la chance de tomber amoureux de son art bien avant d'avoir la moindre idée des récompenses terrestres qu'il lui apporterait, et cet amour n'a jamais faibli. C'est ce qui a fait toute la différence. -
Aujourd'hui, en Europe, le jaune est une couleur discrète, peu présente dans la vie quotidienne et guère sollicitée dans le monde des symboles. Il n'en a pas toujours été ainsi. Les peuples de l'Antiquité voyaient en lui une couleur presque sacrée, celle de la lumière, de la chaleur, de la richesse et de la prospérité. Les Grecs et les Romains lui accordaient une place importante dans les rituels religieux, tandis que les Celtes et les Germains l'associaient à l'or et à l'immortalité. Le déclin du jaune date du Moyen Âge qui en a fait une couleur ambivalente. D'un côté le mauvais jaune, celui de la bile amère et du soufre démoniaque (signe de mensonge, d'avarice, de félonie, parfois de maladie ou de folie). C'est la couleur des hypocrites, des chevaliers félons, de Judas et de la Synagogue. L'étoile jaune de sinistre mémoire trouve ici ses lointaines racines. Mais de l'autre côté il y a le bon jaune, celui de l'or, du miel et des blés mûrs (signe de pouvoir, de joie, d'abondance). À partir du XVIe siècle, la place du jaune dans la culture matérielle ne cesse de reculer. La Réforme protestante puis la Contre-Réforme catholique et enfin les « valeurs bourgeoises » du XIXe siècle le tiennent en peu d'estime. Même si la science le range au nombre des couleurs primaires, il ne se revalorise guère et sa symbolique reste équivoque. De nos jours encore, le jaune verdâtre est ressenti comme désagréable ou dangereux ; il porte en lui quelque chose de maladif ou de toxique. Inversement, le jaune qui se rapproche de l'orangé est joyeux, sain, tonique, bienfaisant, à l'image des fruits de cette couleur et des vitamines qu'ils sont censés contenir.
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À la faveur d'une tournée de lectures en RDA en compagnie de sa femme Ute, peu avant la chute du Mur, Günter Grass découvre dans le choeur de la cathédrale de Naumbourg l'un des chefs-d'oeuvre de la statuaire gothique allemande : les sculptures des douze fondateurs. Parmi eux, la fascinante margravine Uta, exemple de beauté féminine médiévale déjà célébrée par André Malraux et Umberto Eco, émeut d'emblée le visiteur par sa gracieuse sérénité et son intemporalité. Il rêve de les convier à sa table « sur le papier », elle et les siens - ou à défaut leurs modèles. Une habitude chez lui : dans Une rencontre en Westphalie, le gratin des lettres baroques débattait autour de quelques victuailles des manières de faire la paix.
Ce récit, véritable bijou de littérature, est un régal. Initialement conçu comme un chapitre de Pelures d'oignon et exhumé il y a peu, il est accompagné de lithographies qui reflètent, dix ans après sa mort, la double virtuosité littéraire et artistique du grand auteur allemand. Finesse et érudition, verve et gravité, c'est à ce savant mélange que tient le charme irrésistible de ce texte. -
Vendre son art : De la Renaissance à nos jours
Sophie Cras, Charlotte Guichard
- Le Seuil
- L'Univers Historique
- 28 Mars 2025
- 9782021472110
Qu'il suscite l'engouement ou la controverse, le marché de l'art ne laisse guère indifférent. Mais, derrière les prix records et les succès spéculatifs, que sait-on vraiment du rôle qu'y jouent les artistes et leurs oeuvres ? Ni génies désintéressés ni entrepreneurs stratèges, les artistes, hommes et femmes, négocient leurs prix et leurs coûts, défendent leur art, nouent des attachements, mais rêvent aussi de publics nouveaux en inventant des formes inédites d'exposition et de vente.
Ce livre nous plonge dans l'histoire longue - depuis la Renaissance - du premier marché de l'art. Dans ce moment de transaction inaugurale, les oeuvres quittent l'atelier pour être vendues à des mécènes, marchands ou galeristes, clients familiers ou inconnus. Á l'épreuve des exigences de l'art et du marché, les oeuvres devront prouver leur valeur pour la première fois. C'est ainsi qu'entre connivence et critique, l'art participe, sans toujours y adhérer, aux déploiements du capitalisme.
Vendre son art : d'Albrecht Dürer à Frida Kahlo, d'Artemisia Gentileschi à Kehinde Wiley, un autre marché de l'art se dévoile pour la première fois sur le temps long, dans des oeuvres que ce livre fait redécouvrir et voir autrement. -
Inventer le jardin : De l'Antiquité à nos jours
Gilles Clément, Mirabelle Croizier, Monique Mosser, Antoine Quenardel
- Le Seuil
- 11 Octobre 2024
- 9782021510638
Cet ouvrage convie le lecteur à une promenade au coeur des jardins, à travers les époques et de par le monde, en compagnie des guides passionnants que sont Monique Mosser, historienne de l'art, et Gilles Clément, le jardinier « planétaire », l'inventeur du « jardin en mouvement », dont les réalisations traduisent la philosophie.
Conçu pas à pas sur le vaste terrain des prestigieuses collections de la BnF, ce livre se dessine en quatre grands parterres : le jardin, lieu de création, où l'on aborde l'histoire des formes du jardin ; le jardinier, artiste et artisan du jardin ; le jardin, sous l'oeil du jardinier, où l'on se penche sur ce qui y pousse et comment ; le jardin, allées et venues, qui nous ouvre aux usages et aux usagers du jardin. Enluminures, dessins, estampes, affiches ont été sélectionnés comme autant de plantes pour l'orner. Sur un dernier cahier, Mirabelle Croizier, architecte du patrimoine, et Antoine Quenardel, paysagiste-concepteur, nous présentent Hortus papyrifer, le jardin-oeuvre d'art qu'ils ont conçu avec Gilles Clément pour la BnF sur le site Richelieu, à partir d'espèces utilisées dans l'élaboration de supports d'écriture. Si dans les rayonnages de ses magasins, l'institution renferme un jardin de papier insoupçonné, Hortus papyrifer met en scène un florilège végétal de possibles ouvrages. -
Notre mémoire du Débarquement et de la Libération est marquée par les photographies mythiques de Robert Capa. Elles forment une véritable épopée que le romancier Alexis Jenni, prix Goncourt pour L'Art français de la guerre, retrace ici. De Londres en passant par l'Afrique du Nord et l'Italie, jusqu'à la Libération de Paris puis le Berlin de l'été 1945, l'ouvrage fait revivre au plus près les épisodes de cette histoire. Le romancier éclaire le talent de Capa pour dire l'humanisme à l'oeuvre dans la libération de l'Europe : « Capa l'empathique montra qu'en 1945 c'était l'humanité qui gagnait », écrit-il. Il montre comment le photoreporter a forgé la figure du héros démocratique et lui a donné les traits d'un homme ordinaire, animé par un désir de liberté. Ce livre est un éloge de ce désir, dont nous sommes aujourd'hui les héritiers.
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Ceci est le portrait d'un instrument de travail. Un scooter de la marque Rumi. À ne pas confondre avec une Vespa, qui, à la suite de son succès, finit par devenir un nom générique, comme Mobylette pour vélomoteur. L'engin est typique des deux-roues d'après-guerre : rustique, robuste, mais avec une touche de modernité qui tient pour l'essentiel au profilage de son phare. Le Rumi était fabriqué en Italie, une des patries du design industriel où il fut rebaptisé Formicchino, en français « petite fourmi ». L'envie nous taraude de sauter sur sa selle comme sur le dos d'une bestiole à remonter le temps pour s'en aller « rumiser » le soir dans les rues de Rome au temps de la Dolce Vita.
Ce portrait du Rumi est aussi celui de son propriétaire, fatalement invisible puisque c'est lui qui prend la photo. On devine cependant son labeur à voir le barda posé sur le trottoir à côté : une sacoche et un appareil photo. Vavavoom ! Profession : reporter. Et sans casque, cela va de soi.
Gérard Lefort -
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Vide et plein : le langage pictural chinois
François Cheng
- Le Seuil
- Beaux Livres
- 2 Décembre 2021
- 9782021480207
L'objet que se donne la peinture chinoise est de créer un microcosme, « plus vrai que la Nature elle-même » (Tsung Ping) : ceci ne s'obtient qu'en restituant les souffles vitaux qui animent l'Univers ; aussi le peintre cherche-t-il à capter les lignes internes des choses et à fixer les relations qu'elles entretiennent entre elles, d'où l'importance du trait. Mais ces lignes de force ne peuvent s'incarner que sur un fond qui est le Vide. Il faut donc réaliser le Vide sur la toile, entre les éléments et dans le trait même. C'est autour de ce Vide que s'organisent toutes les autres notions de la peinture chinoise. Riche de sa double culture, François Cheng nous donne les clés d'appréhension et de lecture de la peinture chinoise en la confrontant à notre tradition artistique occidentale.
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Le corbeau : une histoire culturelle
Michel Pastoureau
- Le Seuil
- Beaux Livres
- 14 Octobre 2021
- 9782021477931
Il s'agit du troisième volume de la série à succès consacrée à l'histoire culturelle des animaux, dans lequel, à travers 80 illustrations et un plan la fois chronologique et thématique, Michel Pastoureau retrace l'histoire symbolique, littéraire, lexicale et artistique d'un animal, en l'occurrence ici celle du corbeau, qui tout à la fois intrigue, fascine ou terrifie. Oiseau noir, célébré par toutes les mythologies, le corbeau européen ne cesse de se dévaloriser au fil des siècles. Si l'Antiquité gréco-romaine loue sa sagesse, son intelligence, sa mémoire, le christianisme médiéval à sa suite le rejette violemment : c'est un oiseau impie qui occupe une place de choix dans le bestiaire du Diable, symbolisant l'incarnation du démon et de toutes les forces du mal. À l'époque moderne, la symbolique du corbeau continue de se dévaloriser, comme l'attestent les fables, les proverbes, les faits de langue et de lexique. Il reste un animal au cri lugubre, un oiseau noir de mauvais augure et devient même, dans un sens figuré, un dénonciateur, un auteur de lettres anonymes. On en a peur car il a partie liée avec l'hiver, la désolation et la mort. De nos jours, cependant, le corbeau semble prendre sa revanche : les enquêtes les plus récentes sur l'intelligence animale montrent que non seulement il est le plus sagace de tous les oiseaux mais qu'il est probablement aussi le plus intelligent de tous.
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Shantala ; un art traditionnel, le massage des enfants
Frédérick Leboyer
- Le Seuil
- 20 Septembre 2018
- 9782021401615
Dans le Sud de l'Inde, le massage Shantala fait partie intégrante des premières années de vie de l'enfant. Frédérick Leboyer nous explique ici pas à pas comment entrer en communication avec le nourrisson par le toucher, comment l'apaiser, calmer les angoisses de sa venue au monde, en prolongeant les sensations du ventre maternel.
"Les semaines qui suivent la naissance sont comme la traversée d'un désert. (...) Après la chaleur du sein maternel, après la folle étreinte qu'est la naissance, la solitude glacée du berceau. Et puis surgit un fauve, la faim, qui mord le bébé aux entrailles. Ce qui affole le malheureux enfant ce n'est pas la cruauté de la blessure. C'est sa nouveauté. Et cette mort du monde à l'entour qui donne à l'ogre des proportions immenses. Comment calmer une telle angoisse ? Nourrir l'enfant ? Oui, mais pas seulement de lait. Il faut le prendre dans les bras. Il faut le caresser, le bercer. Et le masser. Ce petit, il faut parler à sa peau il faut parler à son dos qui a soif et faim autant que son ventre. Dans les pays qui ont conservé le sens profond des choses, les femmes savent encore tout cela. Elles ont appris de leur mère, elles enseigneront à leurs filles cet art profond, simple et très ancien, qui aide l'enfant à accepter le monde et le fait sourire à la vie." Frédérick Leboyer
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Le haïku japonais est le plus souvent connu au travers des oeuvres de Bashô, Buson, Issa et Shiki. Pourtant, de nombreuses femmes, maîtresses de haïkus, ont influencé la poésie japonaise depuis plus de trois siècles jusqu'à aujourd'hui.
Cette sélection de 60 haïkus vous fera découvrir des auteures classiques ou contemporaines, des femmes connues pour certaines dans leur pays : Teijo Nakamura, Momoko Kuroda, Nobuko Katsura...
Les thématiques abordées sont : amour, souffrance, quotidien, enfants.
Ces haïkus sont illustrés par différents peintres des XVIIIe, XIXe et XXe siècles : Utamaro Kitagawa, Goyo Hashiguchi, Suzuki Harunobu, Kiyoshi Saito...
Traduit par Dominique Chipot et Makoto Kemmoku.
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Après les Haïkus du temps qui passe illustrés par Hokusai, ce nouveau volume des "Classiques en images" renoue avec la tradition du poème court japonais : 58 haïkus de Basho, Buson, Chiyo-Ni, Dakotsu, Issa, J¿s¿, Kyorai, Ryokan, Ry¿ta, Shiki, Shusai, Teishitsu... choisis pour montrer la beauté de paysages réalistes ou imaginaires à travers différentes saisons, les lieux, les états d'âme, la vie au jour le jour... Un recueil qui nous entraîne, sous le pinceau d'Hokusai, grâce à une représentation du monde vivant douce et poétique, dans une belle rêverie.
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Ce nouveau volume des "Classiques en images" propose de renouer avec la tradition du poème court japonais à travers une sélection de 60 haïkus de Genshi, Kikaku, Bashô, Issa, Shôha, Buson, Yorie, Shiki, Jôsô, Hashimoto... exclusivement consacrés au monde animal.
Ce recueil célèbre avec poésie, fantaisie et respect autant les animaux qui accompagnent le quotidien (chien, chat, poule...) que les bêtes sauvages surprises dans un coin de nature (libellule, sauterelle, grenouille...).
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" qu'est-ce que la musique ? se demande gabriel fauré à la recherche du " point intraduisible ", de la très irréelle chimère qui nous élève " au-dessus de ce qui est.
". c'est l'époque oú fauré ébauche le second mouvement de son premier quintette, et il ne sait pas ce qu'est la musique, ni même si elle est quelque chose ! il y a dans la musique une double complication, génératrice de problèmes métaphysiques et de problèmes moraux, et bien faite pour entretenir notre perplexité. car la musique est à la fois expressive et inexpressive, sérieuse et frivole, profonde et superficielle ; elle a un sens et n'a pas de sens.
La musique est-elle un divertissement sans portée ? ou bien est-elle un langage chiffré et comme le hiéroglyphe d'un mystère ? ou peut-être des deux ensemble ? mais cette équivoque essentielle a aussi un aspect moral : il y a un contraste déroutant, une ironique et scandaleuse disproportion entre la puissance incantatoire de la musique et l'inévidence foncière du beau musical. " v. j.
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Ce nouveau volume des "Classiques en images" propose de renouer avec la tradition du poème court japonais à travers une sélection de 60 haïkus exclusivement consacrés au monde culinaire.
Ce recueil célèbre avec poésie et raffinement le rapport entretenu avec la nourriture, la boisson, les sensations que procurent le fait de préparer le repas, de boire le saké, de couper un poisson. Il montre que ces manières de boire et de manger relèvent tout autant du nécessaire que du spirituel.
Parmi les auteurs, nous retrouvons : Bashô, Kazué Asakura, Buson, Yûji, Masajo Suzuki, Kikaku, Teijo Nakamura, Takako Hashimoto, Chora...
Ces haïkus sont illustrés par des estampes d'artistes des XVIIIe et XIXe siècles comme Utagawa Kunisada, Kitagawa Utamaro, Torii Kiyonaga, Utagawa Hiroshige...
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L'album J.O regroupe les photographies que Raymond Depardon a faites des athlètes et aussi de ce qui advenait autour des compétitions, à partir des jeux de Tokyo en 1964 jusqu'à ceux de Moscou, en 1980. Il y a donc Mexico (et les émeutes) en 1968, Munich en 1972 ( et la prise d'otages sanglante), Montréal en 1976, et aussi les Jeux d'hiver à Grenoble, inaugurés par de Gaulle, et qui voient le triomphe de « King Killy » sous les yeux de Mendès-France.
Les photographies de sport sont originales et superbes. Elles sont aussi un rappel historique, car à l'occasion des jeux, beaucoup de l'évolution du monde s'est manifestée, comme le souligne le texte écrit par Depardon.
L'album produit ainsi un « effet-souvenir » très plaisant pour ceux qui ont suivi les Jeux à la télé, qu'ils soient passionnés de sport ou simples amateurs.
Les photographies de sport d'un grand photographe et un album souvenir.
Raymond Depardon publie au Seuil, au même office, un livre de dialogues entre prévenus et juges, accompagnés de photographies de l'univers carcéral, Paroles prisonnières.
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La collection Torlonia, constituée à Rome dès la toute fin du XVIIIe siècle par Giovanni Torlonia, un richissime banquier et entrepreneur, puis par son fils Alessandro, déploie ici ses chefs-d'oeuvre, dans une impressionnante série que viennent compléter un certain nombre de sculptures conservées au Louvre. La réunion des pièces d'un très haut niveau artistique permet une exploration de la sculpture romaine à travers des genres majeurs (notamment le portrait), des modalités de production (les copies romaines d'originaux grecs et l'assimilation de leurs modèles), ou des typologies spécifiquement romaines (les sarcophages sculptés).
Ce parallèle entre la collection Torlonia et celle du Louvre nous plonge aux racines du goût européen et de l'histoire des musées : d'un côté, une collection princière, enrichie par plusieurs acquisitions successives de collections entières ; de l'autre, un musée public de sculpture antique ouvert sous la Révolution.
L'ensemble des essais réunis ici compte les meilleurs spécialistes du domaine et retrace les étapes et les enjeux du collectionnisme tout en éclairant la beauté saisissante de ces oeuvres uniques. -
Après les Haïkus des quatre saisons illustrés par Hokusai, ce nouveau volume des "Classiques en images" renoue avec la tradition du poème court japonais : 67 haïkus de Basho, choisis pour égrainer le temps qui passe... Une journée, une année, une vie sous le pinceau d'Hokusai. Un recueil qui nous invite à penser le temps autrement.
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Nouvelle histoire de la danse en Occident ; de la préhistoire à nos jours
Laura Capelle
- Le Seuil
- 17 Septembre 2020
- 9782021399899
La danse représente un réel défi pour les historiens. Art de l'éphémère, elle ne laisse dans son sillage que des traces très partielles une fois évanouie, et continue souvent à être oubliée dans les récits de l'histoire de l'art. Afin de combler ce manque, Laura Cappelle a réuni vingt-sept des meilleurs spécialistes internationaux de la danse occidentale, dont les travaux mettent en avant sur la longue durée, depuis la Préhistoire jusqu'à nos jours, une multiplicité de techniques et de pratiques.
Des premiers indices de transes dansées à la libération moderne du corps, des ballets de la Renaissance à la création chorégraphique actuelle, cet ouvrage décrypte le mouvement à la lumière des dynamiques sociales, culturelles et artistiques qui l'ont façonné en Occident. La danse y est contemporaine, classique, apollinienne, dionysiaque, politique, esthétique, populaire ; de la ville à la scène, elle brouille les frontières et revendique aussi bien l'élévation que l'ancrage au sol, la virtuosité que le dépouillement.
Projet essentiel pour que les fruits de la recherche nourrissent la culture générale de la danse ainsi que la compréhension des oeuvres et des pratiques aujourd'hui, cette traversée de l'histoire s'adresse à tous les publics.