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Vrin
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Le cinéma d'Akira Kurosawa
Alain Bonfand
- Vrin
- Essais D'art Et De Philosophie
- 11 Mai 2011
- 9782711623433
Le cinéma d'Akira Kurosawa : une oeuvre d'une rare violence, ne reculant pas devant la brutalité. Pour le comprendre, Alain Bonfand n'a pas hésité à transposer dans son écriture ce que ce cinéma comporte de folie. Le tissu même de son livre communique au lecteur, en l'incarnant, la sauvagerie de la gestuelle et du montage de ce cinéaste.
Que l'on soit ou non connaisseur de Kurosawa, le texte de Bonfand dégage une extraordinaire autorité. Le savoir n'est pas mis en avant pour lui-même, quoique une évidente familiarité avec la culture japonaise entre ici pour beaucoup dans le sentiment de justesse des analyses. Mais l'essentiel est une étonnante lecture en profondeur, qui fait vivre tout autrement ce cinéma qui n'a souvent été apprécié que pour les plus mauvaises raisons.
La construction du livre est limpide. Chaque partie gravite autour d'un centre : la figure, le motif, le phénomène, l'immontrable, la théorie des genres, la magnifique intuition, surtout, de « ce qui aveugle ». La guerre est associée au thème surprenant de la « maladie de la terre »; le kamikaze (« vent divin »), à la tuberculose, si importante chez Kurosawa; l'aveuglement, à la mort et à l'impossible, bien sûr, mais aussi à cent motifs particuliers. Cette pratique à la fois soutenue et légère de l'analyse, ces démonstrations économiques et concrètes de ce que c'est qu'une mise en scène orientée par une puissance figurative libérée de la thématisation, proposent pour finir une thèse fondamentale : l'idée esthétique donne plus que le concept. -
Le style de Claude Debussy ; duplication, répétition et dualité dans les stratégies de composition
Sylveline Bourion
- Vrin
- Musicologies
- 12 Décembre 2011
- 9782711623709
Debussy stratège? C'est le pari que fait cette étude stylistique, centrée sur la duplication, procédé bien spécifique à Debussy, qui consiste à doubler presque systématiquement chaque entité musicale.
Seulement voilà : la duplication, pour évidente qu'elle semble de prime abord, ne se retrouve presque jamais dans sa forme élémentaire sous la plume inventive de ce maître de l'incertain et de l'impair. Debussy a entrevu le tribut qu'une duplication uniforme et systématique imposerait à son discours musical...
Aussi, cette étude suscite chez l'analyste toutes sortes de questions : quelles sont les méthodes qu'emploie Debussy afin de rendre imprévisible le mouvement de ses troupes? Comment l'identique est-il fusionné au contraste, et le contraste à l'identique, afin que ces deux versants de l'oeuvre soient organiquement embrassés? Quelle place occupe la duplication dans la question plus vaste de la répétition et de la transformation?
Diverses stratégies de contournement de la cohorte romaine seront examinées, des plus simples, comme les tactiques du canardage ou de l'attaque des réservistes, aux plus complexes : la progression en tapinois, les feux d'alerte ou le combat psychologique. -
La symphonie dans la cité ; Lille au XIX siècle
Guy Gosselin
- Vrin
- Musicologies
- 9 Janvier 2012
- 9782711624041
Tout au long du XIXe siècle, la place accordée à la pratique musicale collective dans le nord de la France et notamment à Lille est considérable. Toutefois aucun ouvrage jusqu'à présent n'avait encore été consacré à l'un de ses aspects les plus spécifiques, à savoir l'engouement exceptionnel des auditeurs et des musiciens eux-mêmes pour le concert symphonique. Des festivals grandioses où brillent des interprètes renommés et des compositeurs tels que Berlioz; des sociétés dynamiques à même de créer plus d'un chef-d'oeuvre avant Paris; de grands ensembles que dirigent tantôt un Alfred Cortot, tantôt l'une des premières femmes chef d'orchestre, constituent autant de précieux témoignages qui, le siècle durant, confèrent à la ville son surnom bien mérité : « Lille, la mélomane ».Dans une cité douée d'une intense vie politique et économique, l'analyse d'une des formes essentielles de sociabilité démontre le lien profond et permanent qui unit les pratiques symphoniques aux représentants des milieux industriels. La passionnante découverte de toute une richesse insoupçonnée s'offre alors au musicologue, au musicien ou au mélomane pour qui l'apport de riches illustrations agrémente encore la lecture.
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L'oeuvre architecturale (1945)
Roman Ingarden
- Vrin
- Essais D'art Et De Philosophie
- 3 Décembre 2013
- 9782711625147
Dans le cadre de ses recherches consacrées à l'ontologie des oeuvres d'art, Roman Ingarden (1893-1970) se confronte à la réalité architecturale et la soumet à un exercice concret d'analyses tour à tour ontologiques, esthétiques et phénoménologiques. Ce texte est l'un des premiers textes issus de l'école phénoménologique husserlienne à s'interroger sur le sens et le statut de l'architecture en tant qu'art. Il témoigne de la probité et de l'acuité intellectuelles du phénoménologue polonais qui n'hésite pas à revisiter ses analyses et ses convictions au risque de sa propre déception. Il offre également une bonne voie d'entrée dans l'esthétique d'Ingarden car il en décline les principaux concepts et en propose une application éclairante.
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Esthétique et ontologie de l'oeuvre d'art ; choix de textes 1937-1969
Roman Ingarden
- Vrin
- Essais D'art Et De Philosophie
- 13 Juillet 2011
- 9782711622832
Philosophe polonais et disciple d'Edmund Husserl, Ingarden envisage la relation à l'oeuvre d'art comme une expérience menée dans un échange réciproque et continu avec l'objet. Il défend ainsi une esthétique qui n'est ni purement subjectiviste en ce qu'elle n'est en rien réductible aux sentiments émotionnels d'un sujet, ni purement objectiviste en ce que les déterminations réelles et matérielles de l'oeuvre donnée exigent la participation intentionnelle du spectateur pour s'accomplir en manifestation intuitive concrète.
Objet intentionnel par excellence, l'oeuvre d'art se tient entre monde réel et monde spirituel, entre réalité et jeu imaginaire. Elle se donne au spectateur comme une invitation à déployer son activité intentionnelle et, ce faisant, à participer à la vie de l'oeuvre à travers l'histoire de ses réceptions.
Les textes réunis ici offrent un large panorama des préoccupations esthétiques d'Ingarden. Ils présentent les principaux résultats de ses recherches théoriques concernant la nature des vécus et des objets esthétiques, ainsi que des applications concrètes des analyses ontologiques menées sur différents types d'oeuvres d'art (littérature, peinture, architecture et film). L'ensemble des analyses ontologiques et phénoménologiques y est également toujours adossé à la question des valeurs, et de l'évaluation artistique ainsi qu'à la recherche d'un fondement objectif des valeurs. -
La musique face au système des arts ; ou les vicissitudes de l'imitation au siècle des Lumières
Collectif
- Vrin
- Musicologies
- 11 Juin 2014
- 9782711625284
Depuis la fin du XVIIe siècle - comme l'illustre le Cabinet de Charles Perrault (1690) - la musique compte parmi les beaux-arts. Une fois mise en système avec la poésie, la peinture, l'architecture ou même la danse, son identité est alors questionnée, son analogie avec les autres arts étudiée, sa spécificité recherchée et sa valeur discutée. L'enjeu de ces discussions dépasse le seul intérêt musicologique. Précisément, le présupposé de cet ouvrage, soumis à discussion, est que l'art musical, admis comme objet et partie des beaux-arts, institue lui-même un système de représentation de la nature. Posé tout d'abord comme référent, il soumet les autres arts à l'épreuve de sa propre spécificité; pensé encore comme modèle d'une conception particulière du beau, il fournit alors l'instrument d'une appréciation des autres disciplines. C'est donc principalement selon un « esprit de système » que se construit l'identité poétique de la musique au siècle des Lumières, justifiant d'infléchir ici les frontières cloisonnant aujourd'hui la recherche musicologique, littéraire, philosophique et celle de l'histoire de l'art.
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L'opéra et son double
Danielle Cohen-Levinas
- Vrin
- Essais D'art Et De Philosophie
- 10 Juin 2013
- 9782711624935
Comment rendre compte de l'extraordinaire utopie qui accompagne l'histoire de l'opéra depuis la création du genre? Il existe dans l'opéra un implicite capable de penser à la fois l'universel de la langue et le singulier du signe musical. Ce livre met en perspective la puissance subjective du genre lyrique. L'auteur ausculte les pratiques et les théories qui ont permis à l'opéra de survivre et de subsumer les codes et les conventions. Né de la proximité avec les Grecs, l'opéra, loin d'être un projet qui abandonnerait le contenu de vérité métaphysique dont il est l'héritier, n'a cessé au fil du temps de le relancer, au point d'en faire le lieu d'un incessant renouveau particulièrement éloquent au XXe siècle. Ce livre met l'accent sur la nécessité d'un sauvetage de l'opéra qui en définitive pourrait bien être un sauvetage de la métaphysique. Il ne s'agit pas de sauver une métaphysique défunte ni de la restaurer, mais de montrer comment, au travers les questions névralgiques que pose l'écriture d'un opéra, se met en place une constellation spéculative complexe et critique, réfléchissant le devenir de la métaphysique elle-même. L'opéra se situe aujourd'hui au coeur d'une réflexion dévolue à l'expérience humaine, suscitant pour Danielle Cohen-Levinas une inquiétude philosophique qui serait la réplique esthétique la plus radicale aux apories du temps et de l'histoire.
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Ernest Van Dyck et Jules Massenet ; un interprète au service d'un compositeur
Jean-Christophe Branger, Malou Haine
- Vrin
- Musicologies
- 27 Mai 2014
- 9782711625475
Le présent ouvrage rassemble de nombreux documents concernant Jules Massenet et le ténor belge Ernest Van Dyck, éminent interprète wagnérien, mais aussi créateur du rôle-titre de Werther en 1892. La relation entre ces deux artistes reste en effet singulière dans l'histoire de la musique, car, outre son interprétation des rôles de Des Grieux (Manon) ou d'Araquil (La Navarraise), le ténor fournit au compositeur le livret d'un ballet, Le Carillon, créé quelques jours après Werther. De nombreuses sources méconnues, annotées et précédées d'une introduction, retracent cette collaboration entre Massenet et son interprète qui s'étend entre 1890 et 1912 : correspondances, transcription annotée du livret du Carillon et souvenirs dans lesquels le ténor évoque ses relations avec Massenet. L'ensemble enrichit la connaissance concernant un compositeur et un des interprètes majeurs de l'époque, mais permet aussi de cerner les rouages d'une collaboration entre un compositeur, ses collaborateurs (librettiste ou chanteur) et de nombreux directeurs de théâtre au tournant des XIXe et XXe siècles. L'ouvrage est abondamment illustré de documents d'époque : portraits, partitions, dédicaces, Van Dyck et autres artistes lyriques dans leurs costumes de scènes.
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Composer au XXIe siècle ; pratiques, philosophies, langages et analyses
Collectif
- Vrin
- Musicologies
- 7 Décembre 2010
- 9782711623143
Ce livre rassemble les réflexions de musicologues, sociologues, créateurs et chercheurs-créateurs s'interrogeant sur les conditions d'existence liées au métier du compositeur dans la société d'aujourd'hui. Y sont confrontées différentes analyses et investigations du domaine musical par le compositeur en caractérisant des tendances, des profils individuels d'activité et des identifications au métier. Le mot « compositeur » est donc envisagé dans ses différentes acceptions : les chercheurs tiennent compte des traditions (et de leur poids) qui accueillent les compositeurs, du renouvellement d'une grande part de leur univers sonore grâce au progrès technologique, des transformations et des stratégies compositionnelles à l'oeuvre; ils restent également attentifs au tracé d'une réelle volonté discursive. Les travaux publiés dans le présent volume posent donc les jalons de « l'état » et de « l'être » compositeur, montrant ainsi que composer à notre époque révèle un objet d'étude bien plus complexe qu'une simple grille de classification des tâches prescrites par les institutions.
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Lettres de Franz Liszt à la princesse Marie de Hohenlohe-Schillingsfurst, née Sayn-Wittgenstein
Nicolas Dufetel, Malou Haine, Franz Liszt, Pauline Pocknell
- Vrin
- Musicologies
- 18 Février 2011
- 9782711623150
En 1847, Franz Liszt (1811-1886) abandonne sa brillante carrière de virtuose pour se tourner vers la composition, la direction d'orchestre et l'enseignement. Il se lie alors à la princesse Carolyne de Sayn-Wittgenstein avec laquelle il s'installe à Weimar. Il se prend d'affection pour sa fille, la princesse Marie (1837-1920) avec laquelle il entretient une correspondance jusqu'à sa mort. La jeune princesse assiste aux réunions de l'Altenburg où se pressent des artistes, écrivains et musiciens parmi les plus renommés. Les peintres Kaulbach, Scheffer et Schwind immortalisent ses traits. Installée à Vienne après son mariage avec le prince Constantin de Hohenlohe-Schillingsfürst, futur grand maître de la cour de l'empereur François Joseph, la princesse Marie entretient à son tour un salon prisé et devient une personnalité très influente.
Les lettres publiées ici pour la première fois en français, leur langue originale, sont une source exceptionnelle de renseignements sur Liszt, ses proches et le gotha européen. De plus, elles offrent une chronique inédite de la vie musicale, artistique et intellectuelle de l'époque. -
Charles Koechlin, compositeur et humaniste
Collectif
- Vrin
- Musicologies
- 13 Décembre 2010
- 9782711623167
La puissante originalité de l'oeuvre du compositeur français Charles Koechlin (1867-1950) n'est plus à démontrer. Sa musique, toujours plus largement diffusée, témoigne de ses dons de créateur. Mais Koechlin n'était pas seulement musicien : célèbre pour ses ouvrages théoriques, il a déployé une intense activité d'intellectuel dans toutes les sphères de l'esprit, de l'histoire à l'esthétique en passant par la philosophie, la sociologie et même la politique. Esprit indépendant rompu à la rhétorique, critique avisé, amateur d'art, de photographie, de cinéma, Koechlin était un homme sans compromis au savoir d'une richesse étonnante. Ce livre offre aux mélomanes, aux musiciens et aux musicologues, pour la première fois en français, une série d'études approfondies de ses techniques de composition, de son langage musical et de sa pensée esthétique, ainsi que de son rapport à ses contemporains et à la société en général.
Au-delà de la découverte des fondements musicaux auxquels obéissent les partitions explorées dans ce volume, les nombreux thèmes abordés permettent de mieux comprendre comment s'articulent chez Koechlin les binômes contrainte et liberté, technique et inspiration, musique et société, pouvoirs et devoirs de l'artiste. Ils permettent aussi de découvrir un homme sensible et profondément attaché à la nature, à la vie et à l'humanité dans ce qu'elles ont de plus beau. -
Quelques jours après la mort de Massenet, survenue le 13 août 1912, l'éditeur Pierre Lafitte fait paraître les Mémoires du compositeur, intitulés Mes souvenirs. Massenet y retrace les grandes étapes de sa carrière artistique et les principaux événements qui ont marqué son existence : de sa formation à la création de ses oeuvres majeures, l'auteur adulé de Manon nous livre le portrait d'un artiste prolifique, couvert de gloire et témoin de profonds bouleversements artistiques. Il se montre cependant souvent complaisant et jette un voile pudique sur les échecs, cabales ou critiques qu'il dut affronter, sa musique, loin de faire l'unanimité, suscitant des passions encore plus ou moins vives aujourd'hui. Aussi Mes souvenirs furent-ils rapidement considérés comme un texte apocryphe et donc peu fiable.
En se fondant sur de nouvelles sources, le présent ouvrage rectifie ou précise certains points. Il apporte également la preuve que le compositeur a bien lui-même écrit son texte - ou du moins largement supervisé leur publication - en adoptant un style à la fois nostalgique et mondain en phase avec celui de nombreux ouvrages similaires et publiés à la même époque.
Les articles, réponses aux enquêtes et discours du compositeur, jusqu'à présent dispersés et souvent méconnus, complètent ce volume qui permet de mieux saisir la personnalité humaine et artistique d'un acteur important de l'histoire du théâtre lyrique.
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Traité sur la peinture ; pour en apprendre la théorie et se perfectionner dans la pratique
Bernard Dupuy du grez
- Vrin
- 28 Mars 2011
- 9782711620883
Bernard Dupuy du Grez compte parmi les premiers théoriciens d'art qui ne soient pas liés, ni de formation, ni par appartenance aux cercles de pouvoir concernés, ni comme collectionneur ou connaisseur, aux professions dont il cherche à concevoir règles et formes de réception.
Figure anticipée du critique d'art, il a visé en son Traité sur la peinture de tout dire de ce qu'il fallait savoir sur la peinture, lorsqu'on était un honnête homme provincial de la fin du grand siècle. Il conçoit l'art de peinture, après la « Querelle du coloris », de façon mesurée, entre le dessin et la couleur, la poiésis et l'aisthèsis. Son désir d'académie, que Toulouse finira par accomplir, exprime le souci constant d'éclairer ses contemporains en un point d'équilibre et de passage entre héritage cartésien et diffusion des Lumières. -
Les relations entre les arts constituent un des traits marquants du vaste courant de renouvellement esthétique qui traverse l'Europe durant la fin de siècle et trouve à Bruxelles une scène particulièrement propice. Aucun ouvrage n'avait encore été exclusivement consacré à cette foisonnante convergence des arts par laquelle artistes, compositeurs et écrivains se trouvent emportés dans un même mouvement qui aboutit à des oeuvres raffinées où la musique et la littérature acquièrent une présence sensible. Ce volume collectif se propose ainsi d'étudier les modalités explicites et implicites de l'intermédialité. La notion de convergence prend également une seconde signification. L'histoire culturelle a analysé le rôle des grandes capitales dans l'essor de la fin de siècle. Si Paris, Berlin, Londres et Vienne ont fait couler beaucoup d'encre, en revanche, peu d'ouvrages ont étudié la place de Bruxelles dans la circulation des oeuvres d'art et dans le rayonnement des artistes sur l'échiquier européen. La capitale belge est ainsi envisagée comme un acteur historique à travers lequel les courants, les réseaux relationnels, les artistes trouvent un point de convergence situé au coeur de l'espace européen.
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Liszt et la France ; musique, culture et société dans l'Europe du XIX siècle
Collectif
- Vrin
- Musicologies
- 4 Octobre 2012
- 9782711623693
Les liens entre Franz Liszt (1811-1886) et la France s'étendent de 1823 à 1886. De son arrivée a Paris à l'âge de douze ans jusqu'à son triomphe au Trocadéro quelques semaines avant sa mort, sa vie privée, sa carrière de compositeur et d'interprète, son oeuvre et son inspiration témoignent d'un lien particulier avec la patrie de Voltaire. Si le compositeur hongrois peut être considéré comme faisant partie du patrimoine culturel français, sa relation à la France est loin d'être exclusive et reste à l'image de la place de la France dans le monde du XIXe siècle : elle ne peut être considérée sans l'étroite dialectique avec les autres pays importants pour sa carrière et son inspiration (Allemengne, Hongrie, Italie), plus largement la culture et la société européennes. Sa relation avec Marie d'Agoult, ses échanges avec les artistes, les musiciens, les hommes de lettres, les hommes politiques français, ses nombreux concerts à Paris et en province, et naturellement la langue française qui fut sa préférée, figurent parmi les exemples bien connus. Mais les liens de Liszt avec la France touchent aussi à des questions fondamentales de politique, de transferts culturels, de médiations, de réception, de littérature, d'édition, de réception, d'inspiration, d'analyse, de style, etc. Les textes de ce volume, dus à des spécialistes d'horizons divers, offrent des études approfondies sur des sujets la plupart du temps inédits. Ils traitent de questions historiques, sociales, esthétiques et analytiques et proposent une approche sans précédent des liens entre Liszt et la France dans son contexte européen.
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Ironie de l'histoire : après plus d'un siècle de spectacle cinématographique, des machines nouvelles remettent au goût du jour la pure reproduction de la durée, et le selfie permanent fait revivre, à échelle mondiale et pour des millions de sujets, la vue Lumière.
Le cinéma n'avait eu de cesse de dépasser cet état minimal de l'image mouvante, en lui ajoutant des qualités sensorielles, mais surtout, en apprenant à ne pas la laisser seule. Sans l'art du montage, il n'y aurait eu ni cinéma de fiction ni documentaire ni film poétique; on aurait multiplié à l'infini des vues unitaires dénuées de sens. Malgré le caractère abrupt de sa formule, Godard n'a pas eu tort de dire que le montage était la seule chose inventée par le cinéma. Le cinéma n'a pas découvert le principe de montage : pourtant celui-ci est le coeur formel, esthétique, sémiotique de l'art du film, il est ce qui permet d'obtenir « une forme qui pense ».
Ce bref essai ne prétend pas remplacer un traité complet, mais rappeler pourquoi le cinéma a cultivé l'art du montage, ce qu'il en a fait, et tenter de comprendre ce qu'on peut espérer qu'il s'en conserve, à un moment où, dans les nouveaux usages sociaux, le règne de la vue est battu en brèche par celui de l'image.
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Tous les matins du monde ; A Corneau, 1991 ; analyse d oeuvre
Sébastien Denis
- Vrin
- 12 Septembre 2010
- 9782711622962
Durant l'hiver 1991-1992, Tous les matins du monde d'Alain Corneau, d'après un livre de Pascal Quignard, film exigeant sur deux musiciens baroques du XVIIe siècle (Marin Marais et Sainte Colombe), attire plus de deux millions de spectateurs français dans les salles de cinéma. Ce livre tente d'expliquer les raisons de ce succès en analysant le contexte dans lequel le film a été produit, la genèse du livre qui donna naissance au scénario puis au film, ainsi que les aspects esthétiques et historico-théologiques qu'il recouvre. Il dresse le double portrait d'un écrivain féru d'art et d'histoire, et d'un réalisateur atypique dans le cinéma français. Leur collaboration donne naissance à un film développant une réflexion sur la métaphysique et sur la liberté par le biais de la lutte entre ces deux musiciens, entre histoire et légende, entre détail et allégorie. Cet ouvrage tente enfin une lecture plus sociologique du rôle du film dans la modification de la réception de la musique baroque en France et dans le monde.
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Se demander « ce qui reste », c'est se mettre d'emblée sur le terrain d'une apparente nostalgie : les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. On sait ce que cela sous-entend : c'était mieux avant. De fait, si « le cinéma » demeure comme industrie mâtinée d'art, les modes de diffusion et de vision des images mouvantes, depuis un quart de siècle, sont devenus extrêmement variés. On peut encore aller voir un film au cinéma, mais aussi au musée, ou sur un petit écran mobile; d'ailleurs souvent on ne voit plus un film mais un extrait, un clip. Est-ce à dire que le cinéma s'est dissous dans plus vaste et plus contemporain que lui? ou, plus radicalement, qu'il est voué à disparaître, voire a déjà disparu, au bénéfice de nouvelles circulations d'images? La thèse de ce bref essai est qu'on n'en est pas là, et que de toute manière, il existe des valeurs esthétiques que le cinéma a inventées et qui lui survivront, sous une forme ou une autre.
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Généalogies du romantisme musical français
Olivier Bara, Alban Ramaut
- Vrin
- Musicologies
- 21 Juin 2012
- 9782711623716
La vie musicale entre 1787 et 1830, de la mort de Gluck à la création de la Symphonie fantastique de Berlioz, délimite l'espace d'investigation, autant chronologique que géographique, de cet ouvrage. Sur quelles lignes de force a pu se construire une conscience romantique musicale dans la capitale française jusqu'à l'affirmation de 1830?
Diverses approches croisées entre spécialistes de la littérature, historiens et musicologues articulent, à partir de cette question, le dialogue ici proposé.
Une enquête lexicale puis philosophique autour du mot « romantisme », de ses significations pour la critique et de ses matérialisations sonores, fonde l'échange. L'ouvrage s'applique ensuite à mettre en lumière les liens complexes qui unissent les générations successives ou contemporaines. La transmission intergénérationnelle passe par les figures tutélaires que furent Beethoven, Méhul et Rossini, Berlioz et Gluck, mais aussi par la nouvelle figure du chef d'orchestre. Le romantisme naissant est enfin ressaisi à partir de ses géographies réelles ou imaginaires : l'Europe du nord, avec Ossian et Walter Scott, les parcours de musiciens entre France, Italie et Allemagne, avec Cherubini et Spontini, le glissement des pays archaïques et mythiques aux contrées plus réelles dans les livrets d'opéra de Rossini, l'ouverture d'un romantisme européen avec Stendhal, l'attention même aux musiques extraeuropéennes avec Lamartine.
Plus souvent construites que subies, ces « généalogies » du romantisme musical français, contribuent à révéler l'identité parisienne d'un phénomène européen, ouvert et interrogateur. -
Déjà vu : essai sur le retard de la création au cinéma
Laurent Van Eynde
- Vrin
- Matiere Etrangere
- 22 Septembre 2022
- 9782711630523
Ce livre explore quelques-unes des formes selon lesquelles la mélancolie devient moteur de l'acte de création artistique. Le cinéma hollywoodien, qui assume pleinement son statut d'art industriel, est le terrain choisi pour cette exploration. L'histoire du cinéma, brève pourtant, est l'une des plus discontinues qui soit, traversée de ruptures formelles, techniques et esthétiques. Ainsi, la création cinématographique est-elle tout particulièrement dépendante d'une historicité heurtée qui la confronte sans cesse au fait d'être dans un « après » - après une forme, un enjeu, une invention, un genre qui s'effacent mélancoliquement. Il s'agit donc de penser le cinéma comme lieu où la création s'assume comme recréation, dans la répétition d'une origine perdue et pourtant encore si prégnante.
L'auteur analyse des films de William Dieterle, Alfred Hitchcock, Billy Wilder, Brian De Palma et enfin Damien Chazelle. -
Contes d'été (E. Rohmer, 1996) ; analyse d'une oeuvre
Martin Barnier, Pierre Beylot
- Vrin
- 13 Septembre 2011
- 9782711623860
Éric Rohmer se lance dans la réalisation de ses « Contes des quatre saisons » à plus de soixante-dix ans. Le troisième film de la série, Conte d'été est une réussite artistique et financière complète, fruit d'une longue maturation du scénario et du travail avec les comédiens. Conte de saison intimement lié au décor des côtes bretonnes, cette chronique estivale s'attache aux fluctuations des sentiments de personnages qui ne cessent d'hésiter sur leur destinée sentimentale. Conte philosophique où se posent les questions de l'identité et de l'altérité, cet opus est aussi un conte moral qui interroge la nature des relations entre les sexes et montre comment le jeu de la séduction construit un regard genré.
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Qu'on le veuille ou non, depuis qu'il est sorti de la clandestinité, le cinéma porno est devenu l'un des grands genres cinématographiques du divertissement populaire, à côté du thriller, du film d'horreur, de la comédie sentimentale etc. Il est tout à fait insuffisant de définir un genre par les réactions qu'il est censé susciter chez les spectateurs (en l'occurrence l'excitation sexuelle). De même, il est insuffisant de le définir par son « iconographie » i.e. les différentes performances sexuelles et la manière dont elles sont filmées. Il est tout simplement faux d'affirmer que les films pornographiques se ressemblent tous et ne racontent rien. Qu'est-ce que nous racontent donc les films pornos?
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Instruments de résurrection ; études philosophiques de la Passion selon saint Matthieu de J.-S. Bach
Thomas Dommange
- Vrin
- Essais D'art Et De Philosophie
- 12 Septembre 2010
- 9782711622924
La Passion selon saint Matthieu est à la fois une oeuvre liturgique et un spectacle d'opéra. On étudie ici les conséquences philosophiques d'une telle affirmation. On se demande notamment si ceux qui viennent entendre la Passion font une communauté de fidèles ou une foule de spectateurs, et quelle est la nature d'une communauté forgée conjointement à coup de chorals et d'arias. Une telle interrogation sur la nature du commun demandera de dénouer le rapport tissé dans l'oeuvre entre le Salut et le merveilleux d'un côté, la joie et le plaisir de l'autre. On verra alors que si J.-S. Bach mêle intimement les éléments du culte avec ceux de l'opéra, c'est pour remplir une fonction métaphysique qui est peut-être aujourd'hui celle de tout spectacle : produire, à l'aide de machines, le corps glorieux de la théologie chrétienne.
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On peut lire ce texte selon une perspective phénoménologique : la réduction est souvent le levier de la confrontation peinture-cinéma, et la question du phénomène saturé est le fil de cette investigation. Si l'ouvrage peut apparaître de prime abord comme une suite d'« études de cas », c'est parce que chaque intuition est venue des images fixes et en mouvement, et jamais du calque d'une position conceptuelle sur ces images.
On retrouvera, au gré de la comparaison peinture-cinéma ainsi revisitée, quelques questions essentielles de l'esthétique : celle de l'instant prégnant ou celle de la mise en crise du cadre, celle du sublime aussi bien. Un mouvement guide ces analyses, tel un courant dont la trace se dessinerait en se laissant dériver. Cette dérive est celle d'une Aufhebung de la peinture par le cinéma. Mais un retournement s'opère : un contre-courant ouvrant à la surface du cinéma, et parfois comme sur un écran, un remous visible. Alors le cinéma, à ses limites, retrouve l'origine de la peinture : images acheiropoïètes pour Godard, icônes pour Tarkovski.