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H Diffusion
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Entre 1940 et 1944, dans une France d'abord démembrée puis intégralement occupée, des hommes et des femmes expriment leur refus de l'occupant et du régime de Vichy et forment les rangs désordonnés d'une armée de l'ombre. Pour les femmes, cet engagement subversif représente une transgression supplémentaire, celle de l'ordre des genres. Comment des non-citoyennes ont-elles fait du foyer familial le refuge de la Résistance ? Dans quels cercles de sociabilité plonge leur engagement ? Quelles lignes ont-elles franchies et à quel prix?
Le catalogue de l'exposition Résistantes ! France 1940-1944 répond à ces questions et met en lumière les combattantes de l'ombre à travers une iconographie, des objets et des documents remarquables.
Sous la direction de Catherine Lacour-Astol, docteur en histoire, et de Vladimir Trouplin, conservateur du musée de l'Ordre de la Libération. Avec la contribution de Sébastien Albertelli, Claire Andrieu, Julien Blanc, Julien Bouchet, Laurent Douzou, Thomas Fontaine, Fabrice Grenard, Jean-Marie Guillon, Christine Levisse-Touzé, Olivier Loubes, Guillaume Pollack, Françoise Thébaud, Cécile Vast et Olivier Wieviorka. -
Oser le savoir : La philosophie dans les sciences
Claude Debru
- H Diffusion
- 9 Janvier 2025
- 9782363451620
Les sciences de la vie ont été des objets de transformations importantes dans les dernières décennies, et continuent de l'être. Cet ouvrage relate les expériences vécues par son auteur au contact de certains des principaux acteurs de ces transformations, qu'il s'agisse de séjour de longue durée en laboratoire ou de collaborations dans leur proximité immédiate. La biologie moléculaire ; les neurosciences, sommeil et rêve, motricité, agression, ou psychiatrie ; l'hématologie, les leucémies ; les débuts des biotechnologies ; les fondements biologiques de la normativité humaine ; les relations entre système nerveux et certains cancers sont abordés. La philosophie est présente dans ces exercices de « philosophie dans les sciences ». Les enjeux contemporains de sciences dont la complexité et la part d'inconnu s'accroissent, et leur importance pour la décision collective, sont explorés.
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Michel Butor en musique
Mireille Calle-Gruber, Marion Coste
- H Diffusion
- 9 Janvier 2025
- 9782363451538
De l'atelier, Michel Butor a fait le lieu de respiration de son oeuvre et le principe de toute création.
C'est là que l'écrivain grandit : en faisant ; en travaillant le langage, lequel sans cesse, bricolage, rature, collage, à son tour le travaille et le modifie. Car dans ce processus expérimental, les oeuvres d'art et les oeuvres de lettres appareillent le corps, le rendent plus sensitif, plus entendant, plus voyant.
Plus accueillant à l'inconnu. En un mot, plus vivant.
Cette croissance, cette crue, donnent à la main largesse, aux yeux visions, aux mots qui tournent dans les spectrographes littéraires une puissance kaléidoscopique.
« Rien n'est jamais perdu pour l'écrivain », dit Michel Butor. L'atelier recycle, transforme, transmute, transfigure et fait de toute matière Poème. Butor revisite les pratiques et les objets culturels, textes, récits, livres, peintures, musique, photographie, architecture, cinéma, artisanats mais aussi il s'adonne aux voyages intercontinentaux, à l'exploration des paysages, des légendes, mythes et rêves.
L'atelier de Michel Butor, comme celui des grands peintres de la Renaissance, reçoit les fièvres du monde entier, met en oeuvre la création collaborative et le partage des voix. Les héritages s'y régénèrent ; le passé lègue l'à venir.
La série L'Atelier Butor invite à faire l'expérience de ces transmutations qui sont la ressource inépuisable du Grand oeuvre Butor : toujours « donnant l'impression que l'on vient d'arriver, que l'on vient de naître, d'apprendre à marcher, d'apprendre à parler, que l'on va continuer d'apprendre et grandir à perte d'âge » (Rétroviseur). -
La séparation entre la recherche scientifique et la création littéraire structure les institutions et la pensée depuis le XIXe siècle : à la première appartiendrait l'étude rationnelle de la nature, à la seconde les actions, les passions, l'histoire humaine et les mondes imaginaires. Il nous est apparu important de chercher des points de rencontre face à l'urgence actuelle. Tandis que le tissu des vivants se déchire autour de nous, comment en renouer les fils ? Des scientifiques et des spécialistes de littérature ont cherché ensemble des voies nouvelles, par-delà le dualisme entre « nature » et culture. Les premiers interrogent « le renouveau du sauvage ». Les humains coexistent nécessairement avec des animaux, des végétaux et d'autres organismes sauvages : comment cohabiter avec eux et trouver ce qui pourrait être une bonne distance entre eux et nous ?
Et la littérature que peut-elle ? Constater l'étendue des désastres ? Éveiller la conscience de la vulnérabilité des vivants et des atteintes qu'ils subissent (pollution, déforestation, élevage industriel) ? Développer l'attention à leur égard ? Affronter l'altérité d'un animal ou d'un arbre ? Éprouver des liens solidaires avec les vivants ? Émerveiller ? Réenchanter ? Non sans interroger sa propre fonction, ses situations, et les pouvoirs ou impouvoirs de ses récits anciens et nouveaux.
Scientifiques et « littéraires » ont échangé leurs expériences et leurs démarches sur un terrain commun, à la recherche d'un humanisme responsable qui ouvre un avenir à la croissance des Terrestres - feuillus, truies, cerfs, flamants roses, souris et poètes... -
DICTIONNAIRE
VALÈRE NOVARINA
(Parution prévue mars 2025 HDiffusion)
Sous la direction de Céline Hersant et Fabrice Thumerel
Parcourir par monts et par vaux l'univers d'un écrivain et peintre originaire du Valais, quoi de plus naturel ? Cela valait bien ce drôle de dictionnaire qui bat en brèche toute clôture pour favoriser une dynamique d'écriture capable de donner le vertige tout en orchestrant le chaos d'une oeuvre polymorphe, mais également les sauts et gambades ou caprices et zigzags des lecteurs et spectateurs novariniens.
Ce dictionnaire précise des contours tout en laissant libre court à la nature sauvage de l'oeuvre de Novarina. Il propose, par des entrées sous forme de vues cavalières et de stations, d'approcher une oeuvre minérale et animale, un maëlstrom esthétique visant à l'union des contraires.
Objet par nature plurifocal, le dictionnaire appelle par son feuilletage à retrouver les croisements et les tissages polyphoniques qui font l'oeuvre de Novarina. Il permet, par bonds et rebonds, d'inventer des parcours pour saisir des terrains d'écriture complexes où se mêlent une pluralité de gestes esthétiques et de discours : théâtre, mise en scène et jeu d'acteur, sciences du langage, philosophie et mystique, compositions picturales.
Ce dictionnaire à part réunit une quarantaine de passionnés - chercheurs, penseurs, écrivains, comédiens et metteurs en scène - pour traiter de façon singulière et non exhaustive plusieurs centaines d'entrées dans des notices dont les formats sont variés (entre 500 et 15 000 signes) : de « Accessoires » à « Zébrage » tourbillonnent des noms d'oeuvres, de lieux, de personnes et de personnages, ainsi que des entrées les plus diverses (poétiques, thématiques, dramaturgiques, philosophiques et même curieusement anecdotiques).
HERSANT Céline
Docteur en Études théâtrales (2006), Céline Hersant a d'abord été enseignant-chercheur (2001-2013) au sein de l'Institut d'Études Théâtrales de l'Université Sorbonne Nouvelle, dans des programmes universitaires américains (Sweet Briar College, Hamilton College), ainsi qu'à l'École Supérieure des Arts et Techniques - section scénographie (ESAT), où elle a principalement animé des cours sur l'histoire du théâtre et des dispositifs scéniques, la dramaturgie et l'esthétique, des ateliers du spectateur et des ateliers d'écriture. Elle dirige depuis 2013 la Théâtrothèque Gaston Baty, bibliothèque spécialisée en Arts du spectacle à l'Université Sorbonne nouvelle. Elle est l'auteur d'une centaine d'articles sur les dramaturgies modernes et contemporaines (Beckett, Lagarce, Renaude, Lemahieu, Minyana, Doutey...), et a notamment publié L'Atelier de Valère Novarina : recyclage et fabrique continue du texte (Garnier, 2016).
THUMEREL Fabrice
Critique et chercheur spécialisé dans les écritures contemporaines (Université d'Artois), Fabrice Thumerel a (co)dirigé plusieurs colloques internationaux et journées d'étude (sur la critique, les avant-gardes, Jacques Prévert, Annie Ernaux, Bernard Desportes, le Cerisy sur Christian Prigent en 2014 et celui sur Valère Novarina en 2018...) ; il est codirecteur de la revue littéraire en ligne Libre-critique.com et a fondé le blog « Autour de Christian Prigent ». Entre autres, il a publié La Critique littéraire (Armand Colin, 1998), Le Champ littéraire français au XXe siècle. Éléments pour une sociologie de la littérature (Armand Colin, « U », 2002), ou encore Bernard Desportes autrement (dir., Artois Presses Université, 2008), Christian Prigent : trou(v)er sa langue (Actes du colloque de Cerisy : B. Gorrillot et F. Thumerel dir., Hermann, 2017) et Valère Novarina. Les Tourbillons de l'écriture (Actes du colloque de Cerisy : Marion Chénetier-Alev, Sandrine Le Pors et Fabrice Thumerel dir., Hermann, 2020). -
Ce livre à l'iconographie abondante, accompagne l'exposition du Musée d'Art Moderne de Collioure et présente pour la première fois les assemblages de papiers découpés sur paravents ainsi que les collages qui furent exécutés dans les années cinquante par l'écrivain Claude Simon. La découverte est triple. Des éléments biographiques éclairent d'un jour nouveau l'époque (1932-1942) où Claude Simon, artiste-peintre installé à Collioure, connaît les vicissitudes de la guerre d'Espagne, de la seconde guerre mondiale et de la Résistance. Sa pratique de l'image, qu'elle soit photographie de graffitis et de bois flottés, ou des découpes-montages de couleurs et de formes, fait apparaître les processus d'une poétique de la composition sérielle. On assiste à la naissance d'un écrivain dont l'oeuvre littéraire exceptionnelle, nourrie de l'ampleur du travail sur l'image et reconnue dès la publication de La Route des Flandres (1960), reçoit en 1985 la consécration du Prix Nobel de Littérature.
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On reproche encore communément à Aragon (1897-1982) non seulement d'avoir été communiste mais surtout de l'être resté tout au long de sa vie, et ainsi de porter la lourde responsabilité d'avoir été un fervent « stalinien ». Bernard Vasseur reprend la question en examinant les pièces du dossier, en les situant dans leur époque et en les livrant au débat des contemporains, selon la maxime de Spinoza : « ne pas rire, ne pas pleurer, ne pas railler, mais comprendre ». Une causerie vivante et accessible à tous prononcée dans le cadre du cycle Littérature de l'Université permanente consacré à Aragon.
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La violence a fait au cours des deux derniers siècles l'objet d'une pléthore de recherches dans bien des domaines, et nombreux sont les livres qui ont traité de la question en lui apportant des réponses fécondes. Bien peu cependant l'ont abordée dans sa dimension génétique essentielle de violence fondatrice. Et, pour cause ! Penser que toutes les communautés humaines et l'ensemble des processus civilisateurs, avec leurs rites, leurs cultures, etc., trouvent leurs origines dans une violence radicale qui en constitue la fondation ne va pas de soi ! De ce point de vue, Freud semble bien avoir la paternité de l'idée fondamentale d'un meurtre initial, paradoxalement à la source de la civilisation, de la morale et de la religion.
Mais ne s'agit-il pas d'un mythe ? La question de la violence ne requiert-elle pas plutôt une méthode indiciaire, s'appuyant sur des recherches et un matériau anthropologiques ? L'oeuvre de René Girard tend dans un effort continu, magistral et souvent solitaire à remonter contre vents et marées aux sources d'une violence à la fois effective, revenant périodiquement, fondatrice et génétique.
Sans omettre les failles de la doctrine, l'auteur met clairement en évidence l'articulation des théories girardiennes - désir mimétique, victime émissaire, méconnaissance - et nous en découvre la fécondité pour penser notre époque.
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Après un livre plutôt austère sur Héraclite, l'auteur revient à la libre expression de soi (« C'est moy que je peins ») - où « expression de soi » ne signifie pas oubli des autres, qu'il s'agisse de ses proches, de ses amis (plusieurs fois présents par leurs lettres), de philosophes (« Rencontre de Pascal », « Hegel et le mal ») ou d'hommes politiques (« Macron et la Crimée »). Reste que bien des chapitres ont un accent personnel - chapitres qu'une émotion inspire : nostalgie (« Au lycée d'Évreux »), fierté (« Mon sujet de fierté »), humiliation (« Le vélo »), résignation (« Vieillir ») - tout cela à l'ombre des préoccupations métaphysiques fondamentales (« La Nature comme Tout et source de vie », et « Vers la Nature infinie »).
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Tombeau d'Akhnaton entrelace en douze scansions, telles les douze portes de la nuit dans le Livre des Morts de l'ancienne Egypte, un récit doublement archéologique : celui d'Akhnaton avec son épouse Nefertiti, le Pharaon hérétique et visionnaire, architecte de la Cité Solaire; et celui d'une généalogie de femmes de la vie ordinaire, en France, dans les événements du XXème siècle. Le roman construit un tombeau au Pharaon sans tombeau et aux mères-aïeules oubliées dans les albums de famille.
En préface : la lettre d'Assia Djebar qui projetait de tourner un film avec Tombeau d'Akhnaton. Et l'introduction de Mireille Calle-Gruber dédiée aux figures que réunit la même générosité : Akhnaton, Nefertiti, Maria et Aurélie, Shadi, Assia - une surabondance dans le coeur.
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Pour le philosophe, la veÌriteÌ est au bout d'un long chemin - de reÌflexions, de meÌditations, d'analyses. Mais il y a ce qui lui est offert deÌ€s qu'il ouvre sa feneÌ‚tre le matin : la nature et, avec la nature, la beauteÌ - beauteÌ du ciel et des pay- sages, des fleuves et des eÌtangs, beauteÌ de la nature elle-meÌ‚me en sa splendeur calme.
La veÌriteÌ est un point d'arriveÌe, la beauteÌ est un point de deÌpart, car la deÌcouverte des beauteÌs du monde est sans fin. -
En lien avec des conférences philosophiques dans des universités ouvertes, mon intention est d'expliciter et interpréter huit scènes primordiales de la philosophie, des séquences dont la puissance conceptuelle fait date dans l'histoire de cette discipline, à tel point qu'elle en sont devenues mythiques.
Il en va ainsi de l'allégorie de la caverne de Platon, de l'ego cogito de Descartes, du pari de Pascal, et d'autres figures (je pense en traiter huit) qui n'ont pas acquis leur célébrité par hasard, mais bien en raison de cette puissance.
Cependant, Foucault avait bien vu que les concepts risquaient toujours de se transformer en slogans, et de perdre ainsi de leur richesse originaire, de leur substance au profit d'un usage quelque peu dévitalisé et superficiel. -
France forum n.417 : La démocratie en tension : un tour d'Europe et du monde
Collectif
- H Diffusion
- France Forum
- 30 Août 2024
- 9782363451705
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Mutations dans les relations humaines ? de la communicologie
Wilém Flusser
- H Diffusion
- 13 Juillet 2022
- 9782363451279
L'homme n'est pas un animal communautaire comme le sont les abeilles ou les fourmis, communiquer avec d'autres hommes ne paraît pas aller de soi. C'est pourquoi la théorie de la communication n'est pas une discipline rattachée aux sciences naturelles. La communication entre les hommes relève de procédés artificiels ; elle recourt aux inventions ingénieuses. Il en ressort que la théorie de la communication est à ranger parmi les disciplines qu'il est convenu de qualifier d'«humaines» : qui ne lui sont pas «naturels». Il se trouve que s'il est avéré que l'homme ne communique pas «naturellement» avec les autres hommes (parler n'est pas le fait d'émettre des sons propres à notre espèce, comme il en est du chant pour l'oiseau, pas plus que le fait d'écrire n'est un geste naturel comme l'est la pratique de la danse pour une abeille). il nous est souvent donné d'entendre émettre l'opinion que l'homme est un animal qui vit en communautés et ne saurait vivre en dehors d'elles... V. Flusser
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Bien que philosophe par vocation depuis mon enfance et n'ignorant pas l'importance de l'élément conceptuel, je n'ai pu séparer la philosophie de la vie. C'est pourquoi si, dans ce livre Regain , je fais une large part aux questions qui touchent à la morale et à la métaphysique, telles que « Où placer la liberté ? », Le « réel », le corps, « La cause et la raison », l'idée d'« être », la valeur des systèmes, la « création du monde », la vérité, la pensée, « Liberté et vérité », et si je fais intervenir des philosophes comme Pascal ou Éric Weil, il reste que nombre de chapitres sont dus soit à ma connaissance et à mon expérience de l'histoire - ainsi « L'enfant qui est en moi », « Les héros dans l'histoire », « 1936 » - soit à mon expérience du travail - ainsi « La patraquerie », « Seize heures par jour », « Le plaisir d'enseigner » - ou à ce que j'ai vécu : l'amour (« Si je relis de vieilles lettres »), la peur (« Mes peurs »), la pitié (« Maria et Marissou »), la déception (« Oncle Urbain »), la nostalgie (« Nostalgie »), le regret (« Mon ressentiment »). Il n'y a pas de chapitre sur la joie.
C'est peut-être que mon humeur n'est pas gaie - du moins quand je suis seul.
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Ce livre ne vise qu'à présenter ma philosophie dans ses grandes lignes. Dans le chapitre I, j'énumère les concepts fondamentaux dont je fais usage. Le chapitre II montre la cohérence de ma philosophie, mais aussi sa vérité (dont la cohérence n'est pas un critère suffisant). Dans le chapitre III, l'on voit mon parcours depuis le rejet hors de la philosophie de l'idée de Dieu et sa fausseté rationnelle, jusqu'à la métaphysique de la Nature infinie, omnienglobante, omnigénératrice. Ce parcours est jalonné par des étapes qui, de Montaigne aux Antésocratiques, ont des noms de philosophes, ceux dont j'ai intégré la pensée dans ma propre pensée. Le chapitre II est plutôt " statique " : il montre l'équilibre des pensées, le chapitre III plutôt " dynamique ".
M. C.
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Cet ouvrage est une étude clinique portant sur les enjeux psychiques de la démarche créatrice de Fernando Pessoa. S'appuyant sur les acquis de la phénoménologie et de la psychanalyse, elle tend à dégager la manière dont l'auteur a pu sublimer les parts archaïques de sa psyché et construire un modèle de vie original, capable de le préserver d'une dérive psychotique. Son approche des vécus émotionnels, sa centration sur le rêve, son goût pour les voyages imaginaires et les identités multiples sont autant de voies nouvelles et créatrices susceptibles de passionner le lecteur cherchant dans l'expérience littéraire autant le plaisir esthétique que l'ouverture existentielle.
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Peut-on véritablement ranger Spinoza parmi les philosophes matérialistes ? La question n'est pas simple, car Spinoza jamais ne réduit la pensée à la matière, l'esprit au cerveau. Et pourtant, il donne toute sa place au corps pour appréhender à la fois la puissance cognitive du psychisme, mais aussi sa conquête de la liberté. On distinguera trois sens du matérialisme - empirique, ontologique et méthodologique - pour saisir ce qu'il peut bien y avoir de matérialiste chez Spinoza.
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Le closlieu, le jeu de peindre et la formulation
Arno Stern
- H Diffusion
- Precursions
- 21 Janvier 2013
- 9782363450227
Rendu célèbre par son exercice de l'art en tant que thérapie et medium privilégié dans l'aide aux personnes, Arno Stern est un véritable éducateur artistique. Fondateur également de l'Institut de Recherche en Sémiologie de l'Expression, au sein de cet ouvrage intitulé Le Closlieu Arno Stern vient bousculer les idées reçues notamment à propos des dessins d'enfants qu'il convient, selon lui, de ne pas considérer comme des "dessins enfantins".
Voici quelques lignes de présentation afin de vous éclairer sur le contenu de cet ouvrage étonnant à la croisée des pratiques de l'art et de la psychologie :
"LE DESSIN ENFANTIN N'EXISTE PAS ! déclare Arno Stern... car dessiner veut dire Désigner. Or le propre de la trace de l'enfant n'est pas de montrer, mais de seulement se produire.
Parle de dessin enfantin accréditerait l'idée que c'est une manifestation limitée à un moment de sa vie. En vérité la Trace spontannée, née dans la petite enfance, accompagne la personne durant toute sa vie. La Trace de l'enfant appartient à un code universel, génétiquement déterminé : la FORMULATION.
Ses composantes forment un ensemble structuré, nullement fantaisiste. Pour être spontanée, la Trace doit être libérée d'images imposées, et aussi de l'écrasante attente d'autrui. Voilà pourquoi la Formulation n'a pu se produire que depuis l'existence d'un lieu abrité, préservant sa manifestation de toute pression et de toute spéculation.
Les textes réunis dans cet ouvrage parlent du Closlieu, des actes qu'il permet, de la trace qui en résulte... et de la société qui entoure cette enclave de quiétude. - le Closlieu : l'image d'un monde désirable."
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1789, la Révolution de France ; à propos de la Révolution française
Claude Mazauric
- H Diffusion
- 14 Novembre 2019
- 9782363450982
Comment aujourd´hui se représenter la Révolution française de 1789 ? C´est en voulant répondre à cette interrogation que l´historien Claude Mazauric a consacré la présente mise au point, à la fois chronologique et conceptuelle. Sous la forme d´une causerie argumentée, soulevant les questions en débat, son texte élargit le domaine abordé lors de la conférence inaugurale du cycle d´histoire de la Révolution, proposé par l´Université permanente.
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France forum n.414 : Jeunesses et engagements citoyens
Elisabeth Cazeaux
- H Diffusion
- France Forum
- 20 Décembre 2023
- 9782363451453
« La question de l'engagement des jeunes est au coeur des discours politiques et médiatiques qui relayent l'idée d'une jeunesse désengagée, apolitique, individualiste et apathique » écrivaient les sociologues Valérie Becquet et Martin Goyette en 2014 . Presque dix années plus tard, les mêmes éléments de langage circulent toujours, alimentés notamment par la désaffection croissante des 18-24 ans pour les urnes. Mais s'y superpose dorénavant le diagnostic de la « fracture générationnelle », établi à partir de sondages et d'événements qui semblent montrer que les jeunes remettent en question les valeurs et les choix des « boomers ». Les nouvelles générations auraient une appétence pour la radicalité, tant dans leurs répertoires de mobilisation que dans leurs idées.
Les articles rassemblés dans ce dossier permettent de complexifier ce tableau. Ils tendent à dessiner le portrait de jeunes plus engagés que leurs prédécesseurs au même âge, notamment sur les questions environnementales. La dimension politique de l'engagement n'est pas absente, mais elle se fait sur le mode de la « conversion » individuelle (qui peut s'exprimer dans le champ professionnel ou dans les choix de consommation) ou à travers des réseaux souples constitués via l'espace numérique. Les partis et les syndicats sont assez largement ignorés, et la dimension institutionnelle de la politique (élections, décisions gouvernementales, initiatives parlementaires) semble souffrir d'un profond discrédit au sein des générations Y (nées entre 1980 et 1995) et Z (nées entre 1995 et 2010).
Cette désintermédiation n'est pas sans conséquence : comme l'a analysé le politiste Vincent Tiberj « dans les urnes, les moins de 35 ans pèsent moins de 50 % de leur poids démographique réel ». Le différentiel d'abstention crée un effet de distorsion, qui contribue à mettre au centre de la scène politique des enjeux qui ne sont pas ceux qui comptent le plus pour les jeunes, ce qui alimente le cercle vicieux de la baisse de leur participation.
Ce phénomène, qui n'est pas spécifiquement français, comme le montrent les comparaisons avec la Belgique et l'Italie, semble prendre ses racines dans les années 1960, marquées par l'affaiblissement des transmissions intergénérationnelles des pratiques religieuses mais aussi politiques, ainsi que par le délitement de la confiance dans les institutions.
Loin de proposer un chimérique retour au statu quo ante, les contributions de la dernière partie du dossier esquissent des réponses créatives. Elles empruntent les chemins de l'école, de l'éducation populaire, mais aussi de dispositifs urbains comme les skate-parks. Plusieurs auteurs soulignent la fertilité d'initiatives de terrain qui offrent aux jeunes des espaces d'autonomie dans lesquels ils se voient confier des responsabilités et s'éveillent à l'exercice d'une citoyenneté active. Le Service Civique et le Service national universel sont deux exemples de politiques qui essayent d'amplifier ces effets vertueux. Il est réconfortant de découvrir que le Service Civique peut avoir un impact sur la décision de prendre part aux élections. Les malentendus intergénérationnels autour de la politique ne sont pas une fatalité, à condition que jeunes et moins jeunes redécouvrent, en échangeant les uns avec les autres, les différentes dimensions de l'engagement citoyen. -
France forum n.415 : Face à l'incurable : Quelle fraternité ?
Collectif
- H Diffusion
- France Forum
- 15 Juillet 2024
- 9782363451507
Pour son numéro 415 (Printemps 2024), France Forum consacre son dossier aux enjeux de la fin de vie. Face à l'incurable, quelle fraternité ? L'effet d'une ouverture de l'« aide active à mourir » sur la liberté de la personne interroge. Si une évolution libérale du cadre juridique semble correspondre aux valeurs de notre société qui reconnaît aux individus leur souveraineté sur leur propre existence, la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté peut aussi menacer le libre-choix. Les réserves de nombreux soignants et les exemples contradictoires qui viennent de l'étranger requièrent notre vigilance. Face à ces inquiétudes, le numéro apporte des éclairages complémentaires, parfois dissonants, qui permettront à chacun, espérons-le, de se forger sa propre conviction, et de trouver les moyens de tracer un chemin de fraternité avec les personnes dont la vie est perçue comme diminuée. La partie Variations réfléchit sur la judiciarisation de l'environnement, revient sur deux figures importantes de la construction européenne, Robert Schuman et Jacques Delors, et vous recommande des oeuvres musicales, des expositions, des romans, des essais et des films.
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France forum n.416 : Comment le numérique (dé) fait la démocratie
Collectif
- H Diffusion
- France Forum
- 15 Juillet 2024
- 9782363451576
Ce numéro, coordonné par Olivia Leboyer et Elisabeth Cazeaux, interroge les effets des innovations numériques sur la démocratie, sous deux angles : Qu'est-ce que le numérique fait à la démocratie ? Et qu'est-ce que la démocratie peut (mieux) faire par le numérique ? Dans notre dossier, nous cherchons à définir une éthique politique du numérique. Nous nous interrogeons sur les usages du numérique par différents acteurs politiques,au détriment ou au bénéfice de la démocratie. Nous analysons la fracture numérique - dans le monde, entre les territoires - et les moyens de la réduire. Nous nous demandons ce que le numérique fait à des métiers stratégiques pour la vie citoyenne. Au temps du numérique, la politique, la formation de l'opinion publique, la construction et la formulation même des problèmes se transforment. On peut s'en inquiéter. Notre perspective est plutôt de déceler en quoi l'intelligence humaine peut être stimulée par l'intelligence artificielle, et comment la démocratie peut se diffuser en conscience et en responsabilité par les réseaux d'Internet. Public et Mot Clés : Élus, universitaires, milieux associatifs, militants mouvements politiques, Observer-Comparer-Proposer.
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Le transhumanisme en tant qu'objet d'étude et de controverses, à l'encontre de l'image commune, est pluriel. Tantôt considéré comme une utopie technologique naïve, tantôt comme une menace pour l'humanité, ce mouvement protéiforme cristallise nos contradictions, nos rêves et nos craintes face aux technologies. Dans son numéro 418, la revue France Forum propose d'explorer la diversité des courants transhumanistes en croisant les regards de chercheurs, de philosophes et de transhumanistes eux-mêmes. Ce numéro ne laissera sans doute pas ses lecteurs indifférents. Le dossier dirigé par Marouane Jaouat et Raphaël Liogier est en effet décapant, notamment parce qu'il donne la parole, sans filtre, à des représentants des transhumanismes. La mise en perspective historique, la réflexion philosophique, mais aussi l'observation empirique des technologies, permettent de saisir ce que ce messianisme 2.0 peut avoir de stimulant mais aussi d'illusoire. Face à tous les risques d'extrapolation, la démarche personnaliste demeure à nos yeux un garde-fou précieux.